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13 février 2014 4 13 /02 /février /2014 09:57

La Fidélité ne se résume pas à une vertu qui caractérise uniquement les relations entre un homme et une femme. L'acception de ce terme est plus vaste qu'il en a l'air.

Si nous voulons construire un monde de paix, d'amour et de succès, ET ENTRER AU PARADIS, nous devons être FIDÈLES. Fidèles à nous mêmes, fidèles à notre prochain et fidèles à Dieu.

Fidèles au prochain ?

Quand nous ne mettons pas le prochain à la place qu'il mérite, quand nous l'induisons volontairement en erreur pour nous mettre en valeur, quand nous le laissons tomber en déchéance alors que nous avons les vérités pour le relever, quand nous le confondons à ce qu'il n'est pas, quand on l'enfonce au lieu de le réhabiliter, quand nous mettons tout en œuvre pour prendre sa place par simple intérêt personnel, quand on fait main basse sur ses moyens de vie (femme/mari, argent, moyens matériels), quand on choisit le succès et le luxe par la ruine du prochain, quand on hérite de ce qui lui revient de droit, quand on complote contre lui pour trouver des moyens de grandir, quand on démissionne alors qu'on était attendu, et j'en oublie, alors nous manquons cruellement de FIDÉLITÉ envers notre prochain.

Voyez où cela nous mène. C'est aujourd'hui l'apothéose du CHACUN POUR SOI et du CELA NE M'ARRANGE PAS. La philosophie n'est plus utilisée pour offrir des cadres d'épanouissement collectif, mais pour se construire son petit monde sans aucun souci du voisin, du prochain et/ou de l'organisation. On accepte que le prochain soit l'instrument de notre succès, mais pas que nous soyons l'instrument de son succès. Et la maturité, telle qu'elle se pratique dans ce 21ème siècle, consiste à exceller dans cette forme de conception relationnelle. Même si vous n'acceptez pas de faire aux autres ce que vous ne voudriez pas qu'ils vous fassent, faites quand même pour eux ce qu'ils veulent que vous fassiez pour eux. Ne mettez pas votre plaisir et votre réussite au-dessus de votre prochain et de l'organisation qui vous abrite. Faites-le avec ces derniers et par ces derniers et votre vie sera complète. Et à l'heure de votre mort, vous ne serez pas seul. La Fidélité à son prochain est le remède directement fatale à la solitude.

Fidèles à soi-même ?

Quand nous faisons ce que nous ne devrions pas faire, quand nous nous irritons au moment où le calme et la sérénité étaient plus convenables, quand nous postulons par intérêt à ce qui ne nous convient pas (par nature et/ou par formation), quand nous négligeons ou fustigeons le bien sans dénoncer le mal, quand nous négligeons de faire un peu de sport, quand nous refusons à notre âme ce qu'elle nous demande par convenance intrinsèque, quand nous nous réjouissons alors que la souffrance habite notre cœur, quand nous disons "ça va", alors que rien ne va, quand nous montons alors que nous devrions descendre, quand nous faisons excès dans tout ce qui est agréable ("on se gâte", dit-on), quand on s'abstient alors que l'on devrait intervenir, quand on parle alors qu'on devrait se taire, quand on se tait alors qu'on devrait parler, quand on s'amuse alors qu'on devrait travailler, quand on travaille alors qu'on devrait se détendre, et là aussi j'en oublie certainement beaucoup, alors nous manquons cruellement de FIDÉLITÉ A NOUS-MÊMES.

Aujourd'hui, l'être humain se tue à petit feu, se sacrifie volontairement, ou se lie à des contrats maléfiques pour se réaliser en ce monde, parce que seulement il a peur. Et ainsi il conjugue sa vie en une série d'infidélités à lui-même qui vont inexorablement lui raccourcir la vie. Soyez fidèles à vous mêmes et vous mourrez vieux, heureux, le sourire aux lèvres.

Fidèles à Dieu ?

Notre relation avec Dieu se décline selon la religion à laquelle nous nous référons. En ce qui me concerne (je suis chrétien catholique), être fidèle à Dieu, c'est tout simplement respecter ses dix commandements.

Tu adoreras Dieu seul et tu l'aimeras plus que tout.
Tu ne prononceras le nom de Dieu qu'avec respect.          
Tu sanctifieras le jour du Seigneur.          
Tu honoreras ton père et ta mère.          
Tu ne tueras pas.          
Tu ne commettras pas d'adultère.         
Tu ne voleras pas.          
Tu ne mentiras pas.          
Tu n'auras pas de désir impur volontaire.      
Tu ne désireras pas injustement le bien des autres.

Et le Seigneur Jésus-Christ nous a appris que tous ces commandements se résumaient en deux seuls édits :

- Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de toute ton âme, de toute ta force, de tout ton esprit ;

- Tu aimeras ton prochain comme toi-même.

La fidélité en Dieu est le sommet de la Fidélité, le parachèvement de tout le comportement de fidélité envers nous-mêmes et envers le prochain.

Si nous sommes fidèles à Dieu, nous entrons dans son paradis.

Comme vous le voyez, la FIDÉLITÉ est une vertu essentielle à l'existence et au salut de l'homme. En étant fidèle au prochain, on meurt entouré. En étant fidèle à soi-même, on meurt le sourire aux lèvres. Et en étant fidèle à Dieu on rentre dans le bonheur du repos éternel.

Alors mes chers amis, en avant pour la FIDÉLITÉ.

La FIDELITE, une valeur taraudée
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13 novembre 2013 3 13 /11 /novembre /2013 10:07
FOI et religion : "l'apostasie silencieuse" dans le monde chrétien

Le monde d'aujourd'hui est de plus en plus malin. Malin, pour faire amener le croyant à s'intéresser davantage à l'immédiat du bonheur de sa vie terrestre plutôt qu'au respect des exigences comportementales qui font la charité chrétienne; malin pour insuffler au cœur, ce sentiment d'orgueil par lequel l'homme s'enfonce dans une quête sans merci de jouissance matérielle capable de hisser aux hauteurs VIP; malin pour endormir l'âme en doute et la souiller par des promesses de renaissance matérielle et/ou financière diligentes; malin pour confondre le bien et le mal de sorte que la sexualité soit un bonheur à gagner par tous les moyens que nous permette la nature; malin parce que la charité est un défaut économique et non une qualité humaine; malin parce que le prochain est l'animal contre lequel il faut se battre et non le frère que l'on doit aider. Malin, malin, etc.

Le résultat de tout cela, c'est l'apostasie silencieuse et rampante qui gangrène le monde des croyants en Jésus-Christ. Voici ce qu'en dit le Cardinal Robert SARAH, ancien archevêque de Conakry et Président du Conseil Pontifical Cor Unum : « Même parmi les baptisés et les disciples du Christ, il y a aujourd'hui une sorte ‘d'apostasie silencieuse’, un rejet de Dieu et de la foi chrétienne en politique, en économie, dans le domaine éthique et moral ainsi que dans la culture occidentale postmoderne. Involontairement, nous respirons à pleins poumons des doctrines qui vont à l'encontre des êtres humains et qui génèrent de nouvelles politiques qui ont un impact en érodant, en détruisant, en démolissant et en agressant gravement, de façon lente mais constante, par-dessus tout sur l'être humain, sur sa vie, sur sa famille, sur son travail et sur ses relations interpersonnelles. Nous n’avons même plus le temps de vivre, ni d'aimer, ou d'adorer. Voici un défi exceptionnel pour l'Église et pour la pastorale de la charité. L'Église, en effet, pointe également les différentes formes de souffrance dont est victime la personne humaine» Et il ajoute : "un humanisme sans Dieu, jumelé à un subjectivisme exacerbé, idéologies qui sont aujourd'hui véhiculées par les médias et par le biais de groupes très influents et très puissants financièrement, se cachent sous les apparences de l’aide internationale et opèrent également dans l'environnement ecclésial ainsi que dans nos agences caritatives". (http://www.aleteia.org/fr/societe/actualites/le-cardinal-sarah-deplore-lapostasie-silencieuse-parmi-les-chretiens-11814004)

Le démon existe et il agit pour notre destruction. Et ces meilleurs armes de guerre sont aujourd'hui la science, l'intelligence et la monnaie. Il utilise l'aide au développement, la loi, la liberté, toutes ces grandes valeurs qui doivent construire l'homme, pour arriver à ses fins : l'anéantissement de l'espèce humaine en sa faveur, c'est à dire dans la transgression totale des lois du Créateur. Et ainsi poussent et se légalisent l’homosexualité, le mariage gay et lesbien, l'avortement, l'euthanasie, la gestation pour autrui, l'insémination artificielle, etc.

Nous devons beaucoup prier notre Maman du Ciel afin que le cœur de l'homme ne dorme pas et qu'il s’éveille à la lutte qui prévaut dans ce monde du XXIème siècle afin que nous soyons dignes de toutes ces grâces héritées de la foi des premiers chrétiens dont la plupart furent martyrs pour le Christ et que nous soyons vainqueurs.

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7 novembre 2013 4 07 /11 /novembre /2013 12:28
FOI: lisez l'exhortation au MARTYR de Origène sur patristique.org

Origène, Exhortation au martyre www.patristique.org

ORIGÈNE EXHORTATION AU MARTYRE
Chefs-d'oeuvre des pères de l'Église ou choix d'ouvrages complets de docteurs de l'église
grecque et latine, Paris 1838, t. III, p. 173-241. Traduction de M. le Marquis Fortia d'Urban.

1. Vous ne vous nourrissez plus de lait, comme des enfants à la mamelle. Voici donc votre partage : une tribulation au-dessus de toute tribulation, mais aussi une espérance au-dessus de toute espérance : encore un moment,souffrez encore un moment les mépris et la calomnie. Vous aussi, puisque vous n'êtes plus des hommes charnels ni des enfants en Jésus-Christ, mais que vous avez fait assez de progrès dans la vie spirituelle pour préférer au lait un aliment solide ; voici, vertueux Ambroise et pieux Protoctète, en quels termes Isaïe annonce à ceux qui, comme vous, dédaignent le lait des enfants à la
mamelle pour la nourriture des athlètes, non pas simplement une tribulation, mais un genre de tribulation au-dessus de toute tribulation. Toutefois celui qui ne recule pas devant cette épreuve, mais qui l'accepte comme un athlète courageux, est aussitôt récompensé par une espérance au-dessus de toute espérance. Et après une tribulation dont la brièveté surpassera aussi son espérance, il jouira de la réalité. C'est le sens de ces paroles : Encore un moment, encore un moment.

2. Mais quand même nous serions un objet de dérision et de mépris pour
les ennemis de notre foi, quand ils nous appelleraient impies ou insensés,
souvenons-nous de cette promesse des divines Écritures qui nous assure
1 Is 28, 9-11 (LXX)


dans un moment cette espérance qui surpasse toute espérance, pour nous
dédommager du mépris et de la calomnie. Qui pourrait donc hésiter à accepter
cette tribulation au-dessus de toute tribulation, puisqu'elle doit être suivie d'une
espérance qui surpasse toute espérance, s'il considère avec saint Paul que les
souffrances de la vie présente n'ont aucune proportion avec cette gloire qui doit
un jour éclater en nous, et qu'à mesure que nous voyons s'accroître cette légère
tribulation du moment, légère en effet et qui mérite vraiment ce nom pour ceux
qui ne se laissent pas appesantir par ce qui les entoure. Elle augmente aussi
proportionnellement en nous le poids immense de l'éternelle gloire, à cette
condition toutefois que lorsque nous serons en présence des auteurs de
cette tribulation, de ceux qui voudraient, pour ainsi dire, anéantir nos âmes,
nous écarterons de notre esprit la pensée de toutes nos souffrances, pour
considérer, non ces tortures présentes, mais les biens qui doivent
récompenser le courage de ceux qui auront légitimement combattu en Jésus-
Christ5, et que leur tient en réserve la grâce de Dieu, ce Dieu qui dédaigne de
répandre ses bienfaits avec parcimonie, mais qui les multiplie, les prodigue audelà
du mérite des souffrances endurées dans le combat, et avec une
munificence digne de lui. Car il sait glorifier ses dons sur ceux qui ont méprisé
ce vase d'argile, et manifesté de tout leur pouvoir qu'ils l'aiment de toute leur
âme.
3. Ceux-là, selon moi, aiment Dieu de toute leur âme, qui, pressés d'un
ardent désir de se réunir à lui, la séparent, la dégagent entièrement non
seulement de ce corps terrestre, mais encore de tous les objets sensibles, et
qui abandonnent sans regret, comme sans résistance, ce corps vil, lorsque le
terme arrive où ce qu'on appelle la mort nous dépouille de ce corps mortel, et
que Dieu exauce enfin la prière de celui qui a dit avec l'Apôtre : Malheureux que
je suis ! Qui me délivrera de ce corps de mort ? Parmi ceux qui gémissent dans
ce monde d'un jour sous le fardeau de ce corps corruptible, quel est celui qui,
après s'être écrié : Qui me délivrera de ce corps de mort ? ne rendra pas grâce
à Dieu en se voyant délivré par ces paroles et ne poussera pas ce cri d'une
sainte allégresse : Grâces à Dieu par Jésus-Christ notre Seigneur ! Celui qui
trouverait cet effort trop difficile, n'a pas été altéré du Dieu fort et vivant ; il n'a pas
soupiré après lui, comme un cerf soupire après l'eau d'une source. Il n'a pas dit
: Quand donc pourrai-je paraître en présence de mon Dieu ? Son coeur n'a pas
éprouvé les sentiments du prophète lorsqu'on lui demandait : Où est-il ton
Dieu ? Pour lui, chaque jour, quand il sentait son âme défaillir en lui-même, il lui
reprochait sa tristesse et son trouble, en disant : Oui, j'entrerai dans ce
tabernacle admirable ; je pénétrerai dans le sanctuaire de Dieu, au milieu des
chants d'allégresse, des cantiques de joie qui retentissent dans nos solennités.
4. Je voudrais donc vous voir, au milieu du combat qui s'apprête, à la
pensée de cette récompense immense réservée dans le ciel à ceux qui
souffrent la persécution et les opprobres pour la justice et pour le Fils de
l'homme11, je voudrais vous voir tressaillir, bondir, danser de joie, comme
autrefois les apôtres, qui s'applaudissaient d'avoir été jugés dignes de
souffrir tous les outrages pour son nom12. Si votre âme éprouve parfois quelque
trouble, que l'esprit de Jésus-Christ qui est en vous, et que ce trouble tente
vainement d'étouffer, s'écrie : Ô mon âme, d'où vient cette tristesse et pourquoi
cet abattement ?Espère en Dieu, car je veux le louer encore13. Mais puisse votre
âme ne pas ressentir ce trouble ; puisse-t-elle, en face des tribunaux, quand
vous sentirez la pointe du glaive appuyée sur votre poitrine, conserver cette paix
de Dieu qui surpasse tout sentiment14, et rester calme en pensant que nous ne
sortons de ce corps que pour paraître en présence du Dieu de l'univers15. Si
cependant nous ne sommes pas assez maîtres de nous-mêmes pour
conserver toujours cette tranquillité, que notre âme du moins ne se laisse pas
abattre par le découragement ; que son émotion ne paraisse pas aux yeux des
hommes, afin qu'il nous reste cette excuse devant Dieu, et que nous puissions
7 Ro 7, 24
8 Ro 7, 25
9 Ps 41, 1-2.
10Ps 41, 1-2.
11Mt 5, 11-12.
12Ac 5, 41.
13Ps 41, 6.
14Phi 4, 7.
152 Co 5, 8.
lui dire : Seigneur, j'ai renfermé mon trouble au-dedans de moi-même16. La
raison exige encore que nous nous souvenions de cette parole du Prophète
Isaïe : Ne craignez point l'opprobre qui vient des hommes, et ne vous laissez
pas abattre par leur mépris17. Car puisque la providence de Dieu veille sur tout
ce qui se passe dans le monde, et sur les révolutions des astres, et sur les
oeuvres de ses divines mains qui remplissent la terre et la mer, afin que toutes
les espèces d'animaux et de plantes se reproduisent, se conservent, se
nourrissent et s'accroissent, ne devrions-nous pas rougir de notre pusillanimité,
lorsqu'au lieu de tourner avec confiance nos regards vers Dieu, nous les
portons avec crainte vers des hommes qui demain doivent mourir et être livrés
aux supplices qu'ils ont mérités !
5. Dieu dit autrefois à Abraham : Sors de ta patrie !18 Bientôt il nous dira
peut-être à nous-mêmes : sortez de toute la terre. Notre bonheur est de lui obéir,
afin qu'il se hâte de nous ouvrir les cieux où s'élève ce qu'on appelle son
royaume. Il faut que ceux qui combattent considèrent que la vie est une arène où
les hommes luttent sans cesse pour la renommée d'une foule de vertus. En
effet, les uns paraîtront avoir combattu pour la tempérance, même dans un
camp opposé à Dieu ; les autres, avoir préféré une mort généreuse à la honte
d'avoir abandonné le Dieu de l'univers : ceux-ci, qui se sont distingués par leurs
connaissances, seront regardés comme des disciples de la sagesse ; ceux-là,
en se proposant une vie juste, ont acquis le titre d'amis de la justice. Ainsi la
prudence de la chair et la plupart des choses extérieures combattent contre
toutes les vertus. Mais c'est pour l'amour de Dieu seul que combat cette
race choisie, ce sacerdoce royal, cette nation sainte, ce peuple racheté19, tandis
que le reste des hommes ne daigne pas même feindre, au temps de
persécutions qui s'élèvent contre la piété, le moindre désir de mourir pour elle,
en préférant la mort avec la piété, à l'impiété avec la vie. Tels sont cependant
ceux qui croient en Dieu du fond du coeur pour la justice, et qui le confesse de
bouche pour le salut20. Ils comprennent qu'ils ne peuvent être justifiés que par
16Ps 6, 2.
17Is 41, 7.
18Gn 12, 1.
191 P 2, 9.
20Ro 10, 10.
cette foi et ces dispositions du coeur, et qu'ils ne seront sauvés qu'autant que
leur bouche sera l'interprète de leurs sentiments. C'est se tromper soi-même
que d'imaginer qu'il suffit, pour obtenir la couronne en Jésus-Christ, de croire de
coeur pour la justice, sans y joindre la confession de bouche pour le salut, et
j'ose dire que Dieu pourrait plutôt être honoré des lèvres par celui dont le coeur
est éloigné de lui, que d'être honoré de coeur, quand la bouche refuse de le
confesser pour obtenir le salut.
6. Quant à ceux qui, devant le tribunal, ou même avant d'y être conduits,
abjurent le christianisme, ils ne rendent pas un culte aux idoles, il est vrai, mais
ils les adorent en donnant le nom de Dieu à une matière vile et inanimée. Ainsi
le peuple adora les idoles, sans leur rendre un culte, lorsqu'il se souilla avec
les filles des Moabites. Voici ce qu'en dit l'Écriture : Elles les invitèrent aux
sacrifices de leurs idoles, et le peuple mangea de ces sacrifices, et il adora leurs
dieux, et Israël fut initié au culte de Belphégor21. Remarquez qu'on ne dit pas
qu'ils rendirent un culte aux dieux des Moabites ; car il était impossible qu'après
tant de prodiges éclatants, ils fussent amenés en un seul instant par ces
femmes impudiques à regarder des idoles comme des dieux. Peut-être aussi
quand ils se firent un veau d'or, comme le rapporte l'Exode, qu'ils l'adorèrent
sans rendre un culte de coeur à cet ouvrage de leurs mains. Ainsi, le combat qui
s'apprête est une épreuve décisive, qui donnera la mesure de notre amour pour
Dieu ; car il est écrit dans le Deutéronome : Dieu vous éprouve pour savoir si
vous aimez le Seigneur votre Dieu de tout votre coeur, de toute votre âme22.
Mais quand vous êtes tentés, suivez le Seigneur votre Dieu, craignez-le, et
gardez ses commandements ; surtout celui-ci : Vous n'aurez point d'autre Dieu
que moi23. Écoutez sa voix, attachez-vous à celui qui, au sortir de ce monde,
vous recevra dans son sein et vous donnera, selon le langage de l'Apôtre, cette
grandeur divine que vous devez avoir en lui24.
21Nb 35, 2.
22Dt 13, 3.
23Ex 20, 3.
24Col 2, 19.
7. Que si toute parole criminelle est en abomination aux yeux du
Seigneur votre Dieu25, que penser du crime de celui qui le renie ; du crime de
celui qui proclame un autre Dieu ; du crime de celui qui jure par la chose du
monde la plus vaine, la fortune d'un homme ? Quand on nous proposera le
serment, souvenons-nous de ces paroles : Et moi je vous défends de jurer
absolumen26t. Si, en effet, celui qui jure par le ciel profane le trône de Dieu ; si
celui qui jure par la terre commet une impiété en attribuant la divinité à ce qu'on
appelle le marchepied de Dieu ; si celui qui jure par Jérusalem pèche, parce
que Jérusalem est la cité du grand Roi ; si celui qui jure par sa propre tête se
rend également coupable, n'est-ce pas un plus grand crime encore de jurer par
la fortune d'un autre ? C'est alors qu'il faut se rappeler cet avertissement : Vous
rendre compte au jour du jugement de toute parole inutile27. Or, peut-il être une
parole plus inutile et plus vaine que ce serment qui de plus renferme une
apostasie ? Car on ne doit jamais, en aucune manière, adorer les créatures en
présence du Créateur, qui est assez puissant pour exaucer, que dis-je, pour
prévenir toutes nos prières. Le soleil, le soleil lui-même repousse les
adorations des serviteurs de Dieu, et sans doute aussi de tous les autres
mortels, mais imitant celui qui disait : Pourquoi m'appelez-vous bon ? nul n'est
bon que Dieu le Père28, il semble dire à son tour à celui qui voudrait l'adorer :
Pourquoi m'appeler Dieu ? il n'est qu'un seul vrai Dieu. Pourquoi m'adorer ?
Vous adorerez le Seigneur votre Dieu et vous ne servirez que lui seul29. Je ne
suis moi-même qu'une créature : pourquoi voulez-vous adorer celui qui adore ?
car moi aussi j'adore et je sers Dieu le Père, et obéissant à ses lois, je suis
assujetti à la vanité à cause de celui qui a voulu m'y assujettir, dans l'espérance
que je serai délivré de la prison de ce corps corruptible et affranchi de la
corruption, pour participer à glorieuse liberté des enfants de Dieu30.
8. Il faut s'attendre au sophiste de quelque prophète d'impiété, de
plusieurs peut-être. Ils nous citeront : comme un commandement du Seigneur
25Pr 15, 26.
26Mt 5, 34.
27Mt 12, 36.
28Lc 18, 19.
29Dt 6, 13.
30Ro 8, 20-21.
ce que le Seigneur n'a pas commandé31, comme des discours de la sagesse,
les discours que la sagesse réprouve, afin de nous donner la mort par les
paroles qui sortent de leur bouche. Mais nous, quand le pécheur se présentera
devant nous, crions-lui : Je suis comme un sourd dont l'oreille est fermée,
comme un muet dont [183] la langue est captive, comme un homme enfin qui
n'entend rien32. Il est beau d'être sourd aux discours impies, quand nous
désespérons de corriger la perversité de ceux qui les tiennent.
9. Il nous sera encore utile, quand nous serons sollicités à violer la loi de
Dieu de penser au sens mystérieux que renferme cette parole : Je suis le
Seigneur ton Dieu, mais un Dieu jaloux33. Ainsi un amant, quelque modéré qu'il
soit, pour inspirer à sa fiancée l'amour de la chasteté, posséder seul toute sa
tendresse, et l'empêcher de se jeter dans les bras d'un autre, feint une jalousie
qu'il ne ressent pas, afin de fortifier par cette feinte, comme par un puissant
remède, le coeur trop faible de son amante. Il me semble qu'à cet exemple, le
législateur suprême, surtout en présence du premier-né de toutes créatures34,
dit à l'âme, son épouse, qu'il est un Dieu jaloux, afin d'éloigner ceux qui
l'écoutent de tout commerce avec les démons et avec ceux qu'on appelle des
dieux. Comme Dieu jaloux, il parle en ces termes de ceux qui, de quelque
manière que ce soit, suivent des dieux étrangers : Ils ont provoqué ma jalousie
par leur amour pour ce qui n'était pas dieu : et moi, je les rendrai jaloux à mon
tour d'un peuple qui n'est pas mon peuple ; un peuple insensé excitera leur
envie ; car la colère vient d'allumer en moi un feu qui brûlera jusqu'au fond des
enfers35.
10. Si ce n'est pas pour lui-même que le divin époux, qui est sage et
inaccessible au trouble des passions, cherche à préserver sa fiancée de tout ce
qui pourrait la flétrir, il mettra du moins tout en oeuvre, dans l'intérêt de celle dont
il voit les souillures et les impuretés, pour la guérir et la ramener à lui : il
emploiera tous les moyens capables de toucher une créature libre et maîtresse
31Dt 18, 22.
32Ps 37, 14.
33Ex 20, 5.
34Col 1, 15.
35Dt 32, 21.
de sa volonté pour la sauver du déshonneur. Et quelle tache plus flétrissante
pour l'âme que de proclamer, de quelque manière que ce soit, un autre dieu, et
de ne pas confesser le seul et unique Seigneur. S'il est vrai de dire que celui qui
s'attache à une courtisane ne fait plus qu'un même corps avec elle36 ; je pense
aussi que celui qui confesse un autre Dieu, surtout quand il est interrogé sur sa
foi et mis à la question, s'unit, se confond avec ce Dieu qu'il confesse. Quant à
celui qui désavoue le Seigneur, son désaveu est comme un glaive qui le divise,
qui le sépare du Seigneur qu'il désavoue. Mais, puisqu'il doit arriver
nécessairement que le Christ confesse celui qui l'aura confessé, et renie celui
qui l'aura renié, selon cette parole : Celui qui m'aura [185] confessé devant les
hommes, je le confesserai aussi devant mon Père céleste37 ; considérez si le
Verbe, qui est la vérité même, ne pourra pas dire encore, tant à celui qui le
confesse qu'à celui qui le renie : On se servira envers toi de la même mesure
dont tu te seras servi le premier38. Ainsi, vous, vous n'avez pas rougi de me
reconnaître, je vous reconnaîtrai à mon tour, et vous recevrez mesure pour
mesure, une mesure pleine, pressée, surabondante, qui débordera dans votre
sein. Vous, au contraire, vous m'avez désavoué, vous recevrez aussi mesure
pour mesure, et à mon tour je vous désavouerai.
11. Mais, en confessant Jésus-Christ, comment peut-on remplir ou ne
pas remplir la mesure, et quand cette mesure est-elle insuffisante ? C'est ce
que nous allons voir. Si durant tout le temps des enquêtes et des épreuves,
nous fermons l'entrée de notre coeur au démon, qui cherche à nous souiller par
de criminelles pensées d'apostasie, d'hésitation, ou de toute autre transaction
honteuse, et qui nous sollicite à tout ce que peut mettre obstacle à
l'accomplissement du martyre ; si nous n'avons nous-mêmes à nous reprocher
aucune parole opposée à notre profession de foi ; si nous savons tout supporter
de la part de nos ennemis, et les outrages, et les insultes, et les dérisions, et
l'infamie, et la fausse compassion, qu'ils semblent nous témoigner quand ils
nous regardent comme des insensés qui s'égarent, et qu'ils nous appellent des
victimes de la séduction ; si l'amour de nos enfants, de notre épouse, de tout ce
362 Co 6, 16.
37Mt 10, 32.
38Mt 7, 2.
que nous avons de plus cher au monde, n'est capable, ni de nous retenir, ni de
nous entraîner ; si nous renonçons à nos biens et à la vie même, et que,
détournant les yeux de tout ce que nous aimons sur la terre, nous soyons tout à
Dieu, uniquement occupés de cette vie céleste, que nous devons trouver en lui
et avec lui, dans une union intime avec son Fils unique et tous ceux qui
participent à son héritage ; alors nous pourrons dire que nous avons comblé la
mesure d'une véritable profession de foi. Mais si, au contraire, nous manquons
à un seul de ces devoirs, notre mesure ne sera pas remplie, et nous
déshonorons notre foi. Aussi, nous trouverons-nous dans le même dénuement
que ceux qui ont élevé sur un fondement solide des édifices de bois, de joncs ou
de paille39.
12. Il faut que nous sachions que Dieu ne nous a institués ses légataires
par son testament qu'à certaines conditions que nous avons acceptées, quand
nous avons promis de vivre conformément aux lois [187] de la religion
chrétienne. Or, ces conventions établies entre Dieu et nous renferment toute la
loi évangélique ; et voici ce que dit l'Évangile : Celui qui veut me suivre doit
renoncer à lui-même, porter sa croix et marcher sur mes traces ; celui qui voudra
sauver a vie, la perdra ; et celui qui aura perdu sa vie pour moi, la sauvera. Que
servirait à l'homme, en effet, de gagner tout l'univers en perdant sa vie ? et que
pourra-t-il donner en échange de sa vie ? Car le Fils de l'homme doit venir dans
la gloire de son Père avec ses anges, et alors il récompensera chacun selon ses
oeuvres40. Quant à la nécessité de renoncer à soi-même, de porter la croix et de
suivre les traces de Jésus, ce n'est pas saint Matthieu seul qui nous l'enseigne
dans le passage que nous venons de citer, mais encore saint Luc et saint Marc.
Écoutez ce que dit saint Luc : Celui qui veut me suivre doit renoncer à lui-même,
porter sa croix, et marcher sur mes traces. Celui qui aura voulu sauver sa vie, la
perdra ; et celui qui aura perdu sa vie pour moi, la sauvera. Que sert à l'homme,
en effet, de gagner l'univers entier, et de se perdre lui-même ? 41 Voici
maintenant les paroles de saint Marc : La multitude s'étant rassemblée, ainsi
que ses disciples, il leur dit : "Celui qui veut me suivre doit renoncer à lui-même,
391 Co 3, 12.
40Mt 16, 24.
41Lc 9, 23.
porter sa croix, et marcher sur mes traces. Car celui qui voudra sauver sa vie, la
perdra ; et celui qui l'aura perdue à cause de l'Évangile, la sauvera. Que servirait
à l'homme de gagner le monde entier et de perdre son âme ? car, que pourrait-il
donner en échange de sa âme ?42" Ainsi nous avons dû depuis longtemps
renoncer à nous-mêmes, et dire : Non, je ne vis plus43. Voici le moment de
montrer si nous avons porté cette croix et suivi Jésus-Christ. Il en est ainsi si
Jésus-Christ vit en nous. Voulons-nous sauver notre vie pour en retrouver une
meilleur, sachons la perdre par le martyre. Oui, en la perdant pour Jésus-Christ,
en lui faisant ce sacrifice, en mourant pour lui, nous sommes certains de la
sauver. Autrement, nous apprendrons qu'il ne sert de rien de gagner tout le
monde visible au détriment de son âme ; et que celui qui l'aura une fois perdue,
ne pourra, quand même il aurait conquis le monde entier, la racheter à ce prix.
Car cette âme, faite à l'image de Dieu, est plus précieuse que l'ensemble de
toutes les autres créatures ; et celui-là seul a pu payer la rançon de notre âme
qui nous a rachetés par son précieux sang44.
13. Si donc vous êtes animés d'un ardent désir de connaître Jésus-
Christ, si, dans votre impatience de vous élever au-dessus de cette condition,
où vous ne l'apercevez que comme dans un miroir et sous des images
obscure45s, vous vous hâtez de suivre celui qui vous a appelés, vous le
connaîtrez alors mieux que vous ne l'avez jamais connu, c'est-à-dire que vous le
verrez face à face, comme des amis du Père céleste. Car c'est par la vue qu'il se
fait connaître à ses amis, et ce n'est pas seulement par des symboles
énigmatiques, ni par l'intelligence des mots, des paroles, des signes ou des
figures qu'ils pénètrent la nature des choses intelligibles, ou qu'ils découvrent la
splendeur de la vérité. S'il est vrai que Paul ait été ravi jusqu'au troisième ciel, et
qu'il ait entendu des paroles mystérieuses qu'il n'est pas permis à l'homme de
répéter46, vous devez comprendre que vous connaîtrez alors de plus nombreux,
de plus grands mystères que ceux qui furent révélés à l'Apôtre ;e t qu'une fois
cette connaissance acquise, vous ne redescendrez plus comme lui sur la terre,
42Mc 8, 34.
43Ga 2, 20.
441 P 1, 9.
451 Co 13, 12.
462 Co 12, 2-4.
si vous portez votre croix pour suivre Jésus-Christ, notre grand pontife, qui a
pénétré dans les cieux47. Et vous aussi, si vous ne vous éloignez point de lui,
vous pénétrerez dans les cieux ; vous vous élèverez au-dessus, non seulement
des mystères terrestres, mais encore des cieux et de toutes les puissances
célestes ; car Dieu renferme en lui, comme dans un riche trésor, de plus
magnifiques spectacles que n'en peut contempler aucune créature tant qu'elle
reste attachée à un corps. Non, je n'en doute point, tout ce que peuvent découvrir
le soleil, et l'astre des nuits, et l'armée des étoiles, et le choeur même des
saints anges, que Dieu a faits esprit et flamme48 ne saurait être comparé à la
grandeur, à la magnificence que Dieu recèle en lui, et qu'il nous manifestera
lorsque toutes les créatures seront affranchies de cet asservissement à la
corruption, pour participer à la liberté et à la gloire des enfants de Dieu49.
14. Examinez avec soin les paroles de l'Évangile, et il vous sera facile de
comprendre, pieux Ambroise, que parmi ceux qui ont vécu, il 'n'en est point, ou il
n'en est qu'un petit nombre, qui doivent atteindre un aussi haut degré de
bonheur et de gloire que celui qui vous est réservé, si vous soutenez cette
épreuve sans faiblesse. Voici les paroles dont je parle : Pierre dit un jour au
Sauveur : tu le vois, nous avons tout quitté pour te suivre ; mais quelle sera notre
récompense ? Jésus leur répondit (il s'adresse à tous les apôtres) : En vérité, je
vous le dis ; au jour de la régénération, lorsque Dieu sera assis sur le trône de sa
gloire, vous qui m'avez sui, vous serez assis vous-mêmes sur douze trônes,
pour juger les douze tribus d'Israël ; et celui qui aura quitté pour mon nom ses
frères, ou ses soeurs, ou ses parents, ou ses enfants, ou ses terres, ou ses
maisons, recevra en échange de plus grands biens, et possédera la vie
éternelle50. Pleins de confiance dans cette parole, je voudrais, comme vous,
nager au sein de l'opulence, être plus riche encore, puis devenir martyr pour
Dieu en Jésus-Christ, afin de recevoir une plus grande récompense, ou selon
l'expression de saint Marc, le centuple51 de tout ce que j'aurais perdu. Oui, nous
recevrons bien davantage, puisque le peu que nous laisserons, si nous
47He 4, 14.
48Ps 104, 4.
49Ro 8, 21.
50Mt 19, 27-29.
51Mc 10, 30.
sommes appelés au martyre, doit être cent fois multiplié. C'est pourquoi, si Dieu
me destine à ce noble sacrifice, je voudrais pouvoir abandonner des enfants,
des maisons, des terres, afin que Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ,
de qui découle toute paternité au ciel et sur la terr52e, me reçoive dans son sein,
et que je sois appelé le Père d'enfants plus nombreux et plus saints, ou, pour
parler exactement, d'un nombre cent fois plus grand.
15. Si cette surabondance de biens excite la jalousie, si l'on envie le
bonheur des riches, des pères, qui par le martyre doivent engendrer cent fois
autant d'enfants, recevoir cent fois autant de terres et de maisons qu'ils en
auront perdu, et qu'on me demande : est-il donc juste que ceux-ci aient une plus
grande part dans les biens spirituels que les martyrs qui sont pauvres dans
cette vie ? Je répondrai : Ceux qui ont souffert les tortures et les supplices n'ontils
pas montré dans le martyre une plus haute vertu que ceux qui n'ont pas eu
de semblables épreuves à subir ? Ceux aussi qui, non seulement ont renoncé
au corps et à la vie, mais qui, par la grandeur de leur amour pour Dieu, ont brisé
des liens si nombreux et si puissants, qui ont véritablement reçu cette parole de
Dieu, vive, efficace, plus pénétrante qu'une épée à deux tranchants53, ceux-là,
dis-je, ont reçu le pouvoir, après la rupture de tant de liens, de revoler comme
l'aigle, sur les ailes qu'ils se sont préparées eux-mêmes, vers le palais de leur
maître. Or comme il est juste que ceux qui n'ont pas été éprouvés par les
tortures et les souffrances cèdent les premières places à ceux qui ont fait
éclater leur courage sur les chevalets, sur les bûchers, dans les différents
genres de supplices, nous devons aussi, nous qui sommes pauvres, quand
même nous serions martyrs, vous laisser les premiers rangs, à vous, qui, pour
l'amour de Dieu en Jésus-Christ, foulez aux pieds cette gloire trompeuse, et
cependant si recherchée de la plupart des hommes, et d'immenses richesses,
et cette tendresse si naturelle d'un père pour ses enfants.
16. Mais remarquons en même temps la gravité de l'Écriture, qui promet
beaucoup plus, cent fois plus même, de frères, d'enfants, de parents, de terres
et de maisons, mais qui ne fait nulle mention de l'épouse ; car il n'est pas dit :
52Éph 3, 15.
« Quiconque aura abandonné ses frères, ou ses soeurs, ou ses parents, ou
ses enfants, ou ses terres, ou ses maisons, ou son épouse pour mon nom, en
recevra un plus grand nombre » ; parce que au jour de la résurrection, les
hommes n'auront plus de femmes, ni les femmes des maris, mais tous seront
comme les anges dans le ciel54.
17. Ce que Josué disait au peuple que Dieu avait mis en possession de
la terre sainte, l'Écriture pourrait aussi nous le dire aujourd'hui : Maintenant
craignez le Seigneur, et servez-le dans l'équité et dans la justice55. Et lorsqu'on
voudra nous entraîner au culte des idoles, elle ajoutera : Ôtez du milieu de vous
ces dieux étranges qu'ont servi vos Pères de l'autre côté du Jourdain et dans
l'Égypte, et servez le Seigneur. Autrefois, avant de vous transmettre les premiers
éléments de la foi, elle a pu vous adresser ces paroles : Si vous ne voulez pas
servir le Seigneur, choisissez qui vous voulez servir, ou les dieux qu'ont servis
vos Pères au-delà du Jourdain, ou les dieux des Amorrhéens dont vous habitez
le pays56. Celui qui vous instruisait alors aurait ajouté : Quant à moi et à ma
famille, nous servirons le Seigneur parce qu'il est saint57. Mais aujourd'hui ce
n'est plus le moment de vous tenir un pareil langage, car vous avez répondu
alors : Loin de nous la pensée d'abandonner le Seigneur et de servir des dieux
étrangers ! Le Seigneur est notre Dieu. Or, dans cette alliance que vous avez
faite avec lui en présence de vos maîtres dans la foi, vous vous êtes engagés
par ces mots : Nous servirons donc le Seigneur, parce qu'il est notre Dieu58.
Mais si celui qui viole un engagement sacré envers les hommes perd tout droit
à la confiance et s'expose à leur mépris, que penser de l'apostasie qui rompt le
traité conclu avec Dieu, et ramène le parjure sous les lois de Satan,
auquel il avait renoncé par son baptême ? Il faut lui dire ce que disait Élie à ses
fils : Quand un homme offense un autre homme, on peut prier pour lui ; mais s'il
offense Dieu, qui priera pour lui ?59
53He 4, 12.
54Mt 22, 30.
55Jos 24, 14.
56Jos 24, 15.
57Jos 24, 16.
58Jos 24, 16-17.
591 R 2, 25.
18. Lorsque Dieu vous destine au martyre, une multitude immense est
appelée à être témoin de votre combat : ce sont comme des milliers de
spectateurs qui accourent de toutes parts pour admirer d'illustres athlètes. Vous
pouvez donc dire aussi bien que Paul, au milieu de la lutte : Nous sommes
donnés en spectacle au monde, aux anges et aux hommes60. Oui, le monde
entier, tous les anges placés soit à la droite, soit à la gauche de Dieu, tous les
hommes, aussi bien ses serviteurs que ses ennemis, entendront proclamer
votre combat pour la foi chrétienne, et les esprits célestes partageront la joie de
votre victoire ; les fleuves battront des mains61, les montages tressailliront
d'allégresse, tous les arbres des campagnes vous applaudiront en agitant leurs
branches62 ; ou bien, ce qu'à Dieu ne plaise, les puissances infernales, qui se
plaisent au mal, triompheront de votre chute. Afin de nous inspirer plus d'horreur
pour le crime de l'apostasie, écoutons le langage qu'Isaïe prête aux enfers à
l'arrivée des vaincus, de ceux qui seront déchus du céleste martyre. Voici, selon
moi, ce qu'on doit dire à l'apostat : Tout l'enfer s'est ému dans ses abîmes
profonds pour venir au-devant de toi. Ils se sont levés en ta présence, ces géants
qui gouvernaient la terre et qui renversaient de leurs trônes les rois des nations.
Tous prendront la parole et te diront63 : Mais que pourront dire aux vaincus ces
puissances vaincues, et ces captifs du démon aux esclaves de l'apostasie ? Te
voilà donc aussi captif comme nous64 ? Celui-là même qui aura donné d'abord
de grandes et glorieuses espérances en Dieu, si plus tard il se laisse vaincre
par la peur ou par la vue des tortures, entendra ces paroles sortir de la bouche
de Dieu : Ta gloire est descendue dans les enfers, la corruption sera ta couche,
et les vers te couvriront65. Il s'est peut-être aussi quelquefois rencontré dans les
église un de ces hommes brillants de gloire comme autrefois Lucifer, dont les
bonnes oeuvres jetaient un grand éclat, mais qui ensuite, engagé dans cette
grande lutte, a perdu par sa lâcheté cette belle couronne et ce trône
resplendissant : eh bien, voici quelle sera sa sentence : Comment est-il tombé
du ciel, cet astre brillant, la splendeur du matin ? Le voici brisé sur la
601 Co 4, 9.
61Ps 97, 9.
62Is 45, 12.
63Is 14, 9.
64Is 14, 10.
65Is 14, 11.
terre66. Et quand, par son apostasie, il sera devenu semblable au démon : Il
sera jeté sur les montagnes, confondu avec la foule des morts, comme un
cadavre hideux. Un vêtement souillé de sang est considéré comme impur : tu
seras toi-même considéré comme impur67. Et comment pourrait-il être pur, celui
qui s'est comme souillé de sang et de fange par le crime abominable de
l'apostasie et qui s'est déshonoré par un si honteux forfait ? Gardons-nous de
laisser même pénétrer dans notre coeur ce doute coupable : faut-il nier, faut-il
confesser Jésus-Christ ? dans la crainte qu'on ne puisse nous appliquer cette
parole du prophète Élie : Jusques à quand hésiterez-vous d'un côté ou de l'autre
? Si le Seigneur est votre Dieu, suivez-le68.
19. Sans doute nous serons un objet de dérision pour les uns,
d'opprobre pour les autres ; en nous voyant, ceux qui nous entourent,
secoueront la tête comme à l'aspect d'un insensé. Dans cette conjoncture,
disons à Dieu : Seigneur, vous nous avez exposés aux mépris de nos voisins,
aux railleries de ceux qui nous entourent. vous avez fait de nous la fable des
nations ; les peuples nous insultent en secouant la tête ; car chaque jour me
rappelle mon ignominie ; la confusion couvre mon visage à la vue de celui qui
me charge d'opprobres et m'accable d'injures, à la vue de mon persécuteur69.
Puis nous ajoutons ces paroles du même prophète, pleines d'une sainte liberté
: tous ces maux sont venus fondre sur nous, et cependant nous ne vous avons
point oublié ; nous n'avons pas répudié votre alliance, et notre coeur ne s'est pas
éloigné de vous70.
20. N'oublions pas, tant que nous sommes sur la terre, de dire à Dieu, en
songeant à cette autre vie vers laquelle nous marchons : Seigneur, vous avez
détourné nos pas de votre voi71e. Rappelons-nous que ce séjour d'humiliation
doit être aussi un séjour d'affliction pour l'âme, afin de dire dans nos prières :
Vous nous avez humiliés dans ce lieu d'affliction, et l'ombre de la mort nous a
66Is 14, 12.
67Is 14, 19.
681 R 18, 21.
69Ps 43, 14-16.
70Ps 43, 18.
71Ps 43, 18.
enveloppés72. Ajoutons encore avec confiance : Si nous oublions le nom de
notre Dieu, et si nous tendons les bras à un Dieu étranger, Dieu ne nous en
demandera-t-il pas compte !73 »
21. Tâchons, par un double martyre, non seulement de rendre hautement
témoignage à Dieu, mais encore de nous rendre secrètement témoignage à
nous-mêmes, afin de pouvoir dire comme l'Apôtre : Notre gloire est ce
témoignage de notre conscience, que nous avons vécu sur cette terre dans la
sainteté et la vérité de Dieu74. Aux [199] paroles de l'Apôtre joignons ces paroles
du prophète : Dieu connaît les sentiments les plus secrets du coeur75 et surtout
quand nous serons conduits à la mort, répétons ces autres paroles qui ne
conviennent qu'aux martyrs de Dieu : Parce que nous nous essayons tous les
jours pour vous à la mort, nous avons été traités comme des brebis destinées
au sacrifice76. Mais si jamais la prudence de la chair nous inspirait la crainte des
juges qui nous menacent des supplices, rappelons-nous ce passage des
Proverbes : Mon fils, honore le Seigneur, et tu seras fort ; ne crains nul autre que
lui77.
22. Il est encore utile de se souvenir de ces paroles de Salomon dans
l'Ecclésiaste : J'ai jugé les morts plus dignes de louange que tous ceux qui
vivent encore aujourd'hui78. Mais, parmi les morts, en est-il un seul qui mérite
plus d'éloges que celui qui s'est précipité au-devant du trépas librement et
volontairement pour la foi ? tel fut Éléazar, qui, préférant une mort glorieuse à
une vie déshonorée marchait volontairement au supplice. Il considérait avec
calme et fermeté ce qu'exigeaient de lui l'autorité de sa longue vieillesse,
l'honneur dû à ses cheveux blancs, quatre-vingt-dix années d'une vie innocente
et sans tache depuis son enfance, et surtout la loi sainte établie par Dieu. À mon
âge, disait-il, feindre serait indigne de moi : je ferais croire à une multitude de
jeunes gens qu'Éléazar, à quatre-vingt-dix ans, a embrassé la vie des Gentils :
72Ps 43, 19.
73Ps 43, 20.
742 Co 1, 12.
75Ps 43, 21.
76Ps 43, 22.
77Pr 7, 2.
78Eccl 4, 2.
ils seraient trompés par cette ruse, et pour un faible reste de cette vie corruptible
j'attirerais sur ma vieillesse la honte et l'exécration. Et quand j'échapperais
maintenant aux supplices des hommes, ni durant ma vie, ni après ma mort, je
ne pourrais fuir la main du Tout-puissant : mais en mourant avec courage je me
montrerai digne de ma vieillesse ; je laisserai aux jeunes gens un exemple de
fermeté qui leur apprendra à subir comme un devoir, avec ardeur, avec
intrépidité, une mort glorieuse pour nos justes et saintes lois79. Je vous en
conjure, quand vous toucherez aux portes de la mort, ou plutôt de la liberté,
surtout si l'on vous prépare des tortures, dites au Seigneur, qui possède la
science infaillible : Vous savez que j'aurais pur éviter le supplice, et que je
souffre dans mon corps de cruelles douleurs ; mais mon âme les endure avec
joie pour votre crainte80. Telle fut la mort d'Éléazar, qui laissa non seulement aux
jeunes gens, mais à toute la nation, un grand exemple de vertu et de fermeté
dans le souvenir de sa mort.
23. Ces frères, au nombre de sept, dont les livres des Maccabées nous
ont conservé la mémoire81, et qui persévérèrent dans la religion malgré tous les
genres de tortures que leur fit subir Antiochus, pourront nous offrir un illustre
exemple du plus courageux martyre, si nous voulons nous demander à nousmêmes
: Montrerai-je plus de faiblesse que ces enfants, dont chacun, non
seulement dans ses propres tourments, mais encore à la vue des supplices de
ses frères, fit preuve de tant de courage et d'intrépidité ? L'un d'eux, ou plutôt le
premier, pour parler comme l'Écriture, dit au tyran : Que veux-tu savoir ? à quoi
bon ces questions ? nous sommes prêts à mourir plutôt que de transgresser les
lois de nos pères82. Est-il besoin de rappeler ces chaudières d'airain placées
sur des brasiers ardents où se terminaient leurs supplices, après qu'ils avaient
souffert chacun des tortures différentes. Le premier donc eu d'abord la langue
coupée, ensuite la peau de la tête arrachée : il supporta cette cruelle épreuve
avec autant de courage que les autres endurent la circoncision ordonnée par la
loi de Dieu, croyant lui-même accomplir une des conditions de l'alliance du
Seigneur. Ce n'était pas assez pour Antiochus ; il lui fit encore couper les
79 2 Mac 6, 19.
80 2 Mac 30, 31.
81 2 Mac 7, 1.
extrémités des pieds et des mains, sous les yeux de ses frères et de sa mère,
afin de les torturer eux-mêmes par la vue de ces tourments qui paraissent si
cruels, et dans le dessein de les faire renoncer à leur résolution. Antiochus
poussa encore plus loin la barbarie : il ordonna que ce corps, qui déjà ne
méritait plus ce nom après tant de souffrances, fût jeté dans les chaudières
ardentes pour y être brûlé. Mais tandis que les chairs de ce généreux athlète de
la religion, ainsi brûlées par les ordres du tyran, exhalaient une odeur affreuse,
ses autres frères et leur mère s'encourageaient mutuellement à mourir avec
fermeté83, consolés par cette pensée que Dieu était témoin de leur combat ; et
cette conviction suffisait pour leur inspirer une constance inébranlable. Oui,
certes, le chef de ces guerriers combattant pour l'amour de Dieu les console,
tandis qu'il est consolé lui-même et qu'il se réjouit, pour ainsi dire, à la vue de
ceux qui sortent vainqueurs comme lui d'une lutte aussi cruelle. Nous devons
donc, dans les mêmes circonstances, nous rappeler leurs discours et nous
dire à nous-mêmes : Le Seigneur Dieu considérera la vérité, et sera consolé en
nous84.
24. Le premier ayant été ainsi éprouvé comme l'or dans la fournaise, le
second fut amené pour être livré aux outrages ; on lui [203] arracha aussi la
peau de la tête avec les cheveux, et les ministres de la cruauté du tyran
l'engageaient à se repentir, en lui demandant s'il ne valait pas mieux manger
des viandes offertes aux idoles, que d'avoir tout le corps, tous les membres
déchirés85 ? Et comme il répondit qu'il ne voulait point céder, il fut livré aux
mêmes supplices que le premier, et conserva son courage jusqu'au dernier
soupir. Sans se laisser abattre par les tortures, il disait à ce prince impie : Oui,
méchant, tu nous arraches à cette vie ; mais le roi du monde, au jour de la
résurrection, nous rendra une vie immortelle, parce que nous serons morts pour
ses lois86.
82 2 Mac 7, 2.
83 2 Mac 7, 6.
84 2 Mac 7, 6.
85 2 Mac 7, 7.
86 2 Mac 7, 9.

25. Le troisième, méprisant la douleur et la foulant aux pieds dans
l'ardeur de son amour pour Dieu, hésita pas, quand on lui demanda sa langue,
à l'offrir aussitôt : il étendit aussi les mains avec courage, en disant : c'est pour la
loi de Dieu que je livre ces membres ; j'espère qu'il me les rendra tels qu'il a
promis de les rendre à ceux qui combattent pour sa religion. Le quatrième fut
également livré aux tortures, et, au milieu des tourments, il disait : C'est un
bonheur que de quitter la vie, avec l'espoir que Dieu nous la rendra87 au jour de
cette résurrection glorieuse où ne sera point appelé ce tyran ; car il ne
ressuscitera pas à la vie, mais à une honte, à une infamie éternelle. On
tourmenta ensuite le cinquième ; il regardait le roi, et lui reprochait de
considérer dans son orgueil, quoiqu'il ne fût qu'un homme sujet à la corruption,
une tyrannie de quelques jours comme une grande puissance. Au milieu de ces
tortures, il ajouta : que Dieu n'avait pas abandonné sa nation, et qu'il vengerait
un jour ces cruautés sur Antiochus et sur sa race. Le sixième, à son tour, sur le
point de mourir, lui dit : Ne te fais pas illusion, c'est à cause de nos péchés que
nous sommes punis ; et afin que ces supplices soient pour nous une expiation,
nous les supportons avec joie88. Il ajouta : qu'il ne devait pas espérer l'impunité
après avoir tenté de combattre contre Dieu ; car c'est attaquer Dieu lui-même
que de persécuter ceux que le Verbe a faits Dieux.
26. Enfin Antiochus, prenant le plus jeune entre ses bras et
reconnaissant qu'il était vraiment le frère de ceux qui avaient méprisé toutes ces
tortures, prévoyant d'ailleurs qu'il montrerait la même fermeté, eut recours, pour
l'ébranler, à un autre moyen. Il s'imagina qu'il pourrait le séduire par des
discours flatteurs ; il lui fit le serment que, s'il abandonnait les lois de son pays, il
le rendrait riche et heureux, le traiterait en ami, et lui confierait le gouvernement
de [205] son royaume89. Mais voyant qu'il ne gagnait rien, et que, dès le premier
mot, l'enfant, s'apercevant que ses discours avaient pour but de combattre sa
résolution, refusait de l'écouter, il fit appeler sa mère, et l'engagea à donner à
son fils un conseil qui pût le sauver. Elle le lui promit ; mais elle se moquait du
87 2 Mac 7, 14.
88 2 Mac 7, 18.
89 2 Mac 7, 24.
tyran90, car elle employa tous les moyens pour encourager son fils à la mort, au
point que cet enfant n'attendit pas qu'on le menaçât du supplice ; il alla luimême
au-devant des bourreaux, et il les provoquerait en leur disant :
Qu'attendez-vous ? pourquoi ces délais ? nous obéissons à la loi que Dieu
nous a donnée. On doit résister à des édits contraires aux commandements de
Dieu. Bien plus, semblable à un roi qui lance un arrêt contre un sujet rebelle,
comme un juge plutôt que comme un accusé, il prononça cette sentence contre
le tyran, et lui déclara, que parce qu'il avait osé porter la main sur des enfants
dévoués à Dieu, il n'éviterait pas le jugement de ce Dieu qui peut tout et qui voit
tout91.
27. Il fallait voir aussi cette mère supporter avec courage, en vue des
divines espérances, les tortures et la mort de ses enfants. Car la piété, comme
une rosée, la sainteté, comme le vent du matin, ne laissaient pas s'allumer
dans son sein le feu de cet amour maternel qui aurait consumé le coeur de tant
de mères dans les douleurs les plus cruelles. J'ai cru qu'il était utile à mon sujet
de rapporter brièvement ces passages de l'Écriture, afin de nous rappeler, par
ces exemples, ce que peuvent contre les tourments les plus affreux, contre les
supplices les plus inouïs, la piété et l'amour de Dieu, plus puissant que tout
autre amour.
28. Ces exemples peuvent encore nous apprendre quelle est la dignité
du martyre et la sainte liberté qu'il nous donne avec Dieu. Le juste ne veut pas
se laisser vaincre en générosité : il veut au contraire le payer en quelque sorte
de toutes les grâces dont il l'a prévenu, et cherche tous les moyens de lui
prouver dignement sa reconnaissance. Mais quelle reconnaissance peut égaler
les bienfaits de Dieu, si ce n'est le martyre, puisque l'homme ne peut rien audelà
? En effet, le prophète se demandant à lui-même : Que rendrai-je au
Seigneur pour tous ses bienfaits ? répond : Je prendrai la coupe du salut et
j'invoquerai le nom du Seigneur92. Or la coupe du salut désigne le martyre dans
les évangiles ; car Jésus, pour exprimer l'ambition de ceux qui demandaient
90 2 Mac 7, 25.
91 2 Mac 7, 35.
92 Ps 115, 12.

d'être assis à sa droite et à sa gauche dans son royaume, leur dit : Pouvez-vous
boire la coupe que je boire93 ? Il appelait donc le martyre une coupe, ce qui du
reste est évident par [207] cette autre parole : Mon Père, s'il est possible, éloigne
de moi cette coupe ; cependant que ta volonté s'accomplisse, et non la
mienne94. Nous apprenons en même temps que celui qui boira la même coupe
que Jésus-Christ partagera le trône du Roi des rois pour régner et juger avec
lui. Voilà quelle est cette coupe du salut ; et celui qui l'acceptera invoquera le
nom du Seigneur : or, quiconque aura invoqué le nom du Seigneur, sera
sauvé95.
29. Mais peut-être que ces paroles, Mon Père, s'il est possible, éloigne de
moi cette coupe, pourraient faire croire à ceux qui n'approfondiraient pas le sens
de l'Écriture que le Sauveur, à l'approche de sa passion, a montré peu de
courage ; or, s'il a été accessible à la crainte, qui pourra se flatter d'être
courageux ? Je demanderai d'abord à ceux qui osent soupçonner le Sauveur,
s'ils prétendent le placer au-dessous du prophète qui disait : Le Seigneur est
ma lumière et mon salut, que pourrais-je craindre ? Le Seigneur est le
protecteur de ma vie, qui me fera trembler ? lorsque les méchants, mes
ennemis, mes persécuteurs, s'approchent de moi pour me dévorer, ils
chancellent, ils sont tombés. Quand des armées camperaient autour de moi,
mon coeur serait sans crainte96 ; et le reste. Il est probable que les paroles du
prophète ne s'appliquent pas à d'autres que le Seigneur lui-même, qui, ayant
reçu du Père la lumière du salut, ne redoute rien, et qui, sous la protection de
Dieu, ne tremble devant aucun mortel. Son coeur ne fut-il pas inaccessible à la
crainte quand toutes les légions de Satan campaient autour de lui ? Rempli de
la science divine, il espérait encore en Dieu, alors que la guerre s'allumait de
toutes parts contre lui. Ce n'est donc pas de la même bouche que sont sorties
ces paroles timides : Mon Père, s'il est possible, éloigne de moi cette coupe, et
ces autres si pleines de courage : Quand même des armées camperaient
autour de moi, mon coeur serait sans crainte. Si nous voulons qu'il nous reste
aucun doute sur le sens de ce passage, remarquons le pronom démonstratif
93 Mt 20, 21-22.
94 Mt 26, 39.
95 Jo 2, 32 ; Ro 10, 13.

qui, dans chaque évangéliste, précède le mot coupe. En effet, saint Matthieu
rapporte ainsi ces paroles du Sauveur : Mon Père, s'il est possible, que cette
coupe s'éloigne de moi97. Saint Luc : Mon Père, si telle est ta volonté, éloigne de
moi cette coupe98. Et saint Marc : Mon Père, mon Père, tout t'est possible ;
éloigne de moi cette coupe99. Ne pourrait-on pas dire que, puisqu'il donne le
nom de martyre à tout martyre sans distinction, ce n'est pas le martyre qu'il
refuse en disant : Que cette coupe [209] s'éloigne de moi ; car il aurait dit : Que
la coupe s'éloigne de moi, mais qu'il voulait éviter telle ou telle espèce de
martyre : n'est-il pas encore permis de supposer que le Sauveur, considérant,
pour ainsi dire, les différentes sortes de coupe et toutes leurs conséquence
futures, balançant ensuite dans sa profonde sagesse leurs divers avantages, a
repoussé telle espèce de mort par le martyre, pour en demander peut-être au
fond du coeur une autre plus cruelle, dans le dessein d'accomplir par une autre
coupe quelque bienfait plus universel, plus généralement applicable au genre
humain. Or la volonté du Père, plus sage que celle du Fils, cette volonté qui
règle et gouverne le monde par des moyens que le Fils ne connaissait pas,
différait de lui accorder l'objet de sa prière. Au reste, nous voyons dans les
Psaumes que la coupe du Sauveur est la mort des martyrs. Car, après ces
paroles : Je prendrai la coupe du salut et j'invoquerai le nom du Seigneur, le
prophète ajoute : La mort de ses élus est précieuse aux yeux du Seigneur100. La
mort, en effet, est un bien pour nous, nous les élus de Dieu, nous qui ne
sommes point sans quelque mérite à ses yeux, puisque nous nous livrons non
à une mort vulgaire et vide de piété, mais à une mort glorieuse qui nous est
infligée pour la religion chrétienne et l'amour de Dieu.
30. Souvenez-vous aussi que nous avons péché, et qu'on ne peut recevoir
la rémission des péchés sans le baptême ; que, selon la loi évangélique, le
baptême dans l'eau et dans l'esprit pour la rémission des péchés ne peut être
réitéré, mais que Dieu nous a donné pour y suppléer le baptême du martyre, car
c'est ainsi qu'on l'appelle, puisque après ces paroles : Pouvez-vous boire la
96Ps 26, 1.
97Mt 26, 39.
98Lc 22, 42.
99Mc 14, 36.
100Ps 115, 13.

coupe que je vais boire ? Jésus-Christ ajoute aussitôt : ou recevoir le baptême
que je vais recevoir101 ? il dit encore dans un autre endroit : Je dois recevoir un
baptême, et combien je suis impatient qu'il soit accompli102 ! Or, si le baptême
sanglant de Jésus-Christ fut le remède qui sauva le monde, pourquoi le
baptême du martyre ne serait-il pas aussi un remède du salut pour plusieurs ?
Nous voyons que sous la loi de Moïse ceux qui servent à l'autel semblent
accorder au peuple, par le sang des boucs et des taureaux, la rémission de ses
péchés : ainsi les âmes des martyrs de Jésus-Christ qui ont été frappés de la
hache pour lui avoir rendu hautement témoignage, ne se présentant pas
vainement à l'autel céleste ; mais elles obtiennent pour ceux qui la demandent
la rémission de leurs péchés. Nous apprenons encore que, si Jésus-Christ,
notre souverain pontife, s'est offert lui-même pour victime, les prêtres, dont
il est le chef, s'offrent pour victime à leur tour, et que c'est pour cette raison qu'on
les voit se tenir près de l'autel comme à une place qui leur appartient. Autrefois,
parmi les prêtres, ceux-là seuls devaient servir Dieu qui étaient sans tâche et
qui offraient des victimes sans tache. Quant à ceux qui avaient contracté de ces
souillures que Moïse énumère dans le Lévitique, ils étaient éloignés de l'autel.
mais quel est ce pontife sans tache qui offre une victime sans tache, sinon celui
qui confesse Jésus-Christ avec courage et qui couronne le sacrifice de son
martyre avec les dispositions parfaites que nous avons indiquées plus haut ?
31. Mais ne nous étonnons pas que cette suprême félicité que Dieu
réserve aux martyrs dans le sein d'une paix profonde, d'un calme et d'une
sérénité inaltérable, doivent être précédée par des temps plus sombres et plus
orageux. D'abord il faut traverser la voie étroite et difficile103 pendant la saison
des orages ; et lorsque les saints auront montré leur fidélité dans
l'administration des biens qui leur sont confiés sur la terre, Jésus-Christ leur
adressera les mêmes paroles qu'à l'épouse du Cantique : Voici mon bien-aimé
qui me dit : lève-toi, viens, ma bien-aimée, ma belle, ma colombe ; déjà l'hiver a
disparu : la saison des orages est passée, elle est loin de nous104. Et vous,
souvenez-vous encore que vous ne mériterez d'entendre cette parole, l'hiver a
101Mc 10, 38.
102Lc 12, 50.
103Mt 7, 14.

disparu, qu'autant que vous aurez supporté dans le temps présent cette saison
orageuse avec courage et persévérance. Mais lorsque l'hiver aura en effet
disparu, que la saison des orages sera passée, on verra paraître les fleurs ; car
les élus sont comme des palmiers qui fleuriront dans les parvis de la maison du
Seigneur où ils ont été plantés105.
32. Depuis que Jésus nous a persuadé d'abandonner les idoles et le
culte athée du polythéisme, l'ennemi, nous le savons, conserve encore la
volonté, mais non le pouvoir, de nous entraîner à l'idolâtrie, et le moyen qu'il
emploie est la contrainte et non la persuasion. Voilà pourquoi il exerce tant de
cruautés sur ceux que Dieu a livrés à son pouvoir, et il tente d'en faire ou des
martyrs ou des idolâtres. Souvent même il leur dit, comme autrefois à Jésus-
Christ : Je te donnerai tous ces biens, si tu veux te prosterner devant moi et
m'adorer106. Gardons-nous donc de rendre jamais un culte aux idoles et de
nous soumettre aux démons, car les idoles des nations sont des démons. Quel
crime d'abandonner le joug si doux de Jésus-Christ, son fardeau si léger, pour
courber de nouveau la tête sous le joug du [213] démon, pour porter le pesant
fardeau du péché, surtout après avoir appris que le coeur de ceux qui servent
les idoles n'est que poussière, et leur vie qu'une fange honteuse107; après avoir
répété nous-mêmes que de toutes les fausses divinités fabriquées par les
mains de nos pères, pas une seule n'avait le pouvoir de faire tomber la pluie du
ciel108.
33. Autrefois Nabuchodonosor éleva une statue d'or, et menaça Ananias,
Azarias et Misaël de les précipiter dans une fournaise ardente, s'ils ne
l'adoraient. La même persécution se renouvelle de nos jours. Un autre
Nabuchodonosor nous adresse les mêmes menaces, à nous qui avons passé
le Jourdain, et qui sommes de véritables Hébreux. Eh bien ! nous aussi, si nous
voulons que la rosée céleste éteigne ces feux qui nous enveloppent de toutes
parts, et rafraîchissent notre âme, imitons la sainte intrépidité de ces jeunes
104Cant 2, 10.
105Ps 92, 1-4.
106Mt 4, 9.
107Sg 15, 10.
108Jr 14, 22.

héros. Peut-être, nouveaux Mardochées, verriez-vous un impie Aman vous
commander de l'adorer ; mais répondez : « Je ne mettrai point la gloire des
hommes au-dessus de la gloire du Dieu d'Israël. » Renversons Baal au nom du
Seigneur : tuons le serpent, comme Daniel, et nous pourrons approcher des
lions sans avoir rien à redouter de leur rage ; tandis que ceux qui les déchaînent
contre nous deviendront seuls la proie de ces mêmes lions qui ne peuvent
nous dévorer.
34. Il est à remarquer que toutes les fois que le Sauveur parle du martyre,
ce n'est pas à la foule qu'il s'adresse, mais à ses apôtres, en effet, après avoir
dit que Jésus envoya les douze apôtres, en leur défendant d'aller vers les
nations109 ; l'évangéliste rapporte qu'il ajouta : Soyez en garde contre les
hommes, car ils vous feront comparaître dans leurs assemblées, ils vous
flagelleront dans leurs synagogues ; vous serez conduits devant les magistrats
et devant les rois, pour me rendre témoignage en leur présence, et devant toutes
les nations. Mais lorsqu'ils vous feront comparaître, ne cherchez pas à savoir
comme vous parlerez, ni ce que vous direz : ce que vous devez dire vous sera
inspiré à l'heure même ; car alors ce n'est pas vous qui parlez, mais l'Esprit de
votre Père qui parle en vous. Le frère livrera son frère à la mort ; le père livrera
son fils ; les enfants s'élèveront contre leurs parents et les feront mourir. Et vous,
vous serez pour tous un objet de haine à cause de mon nom. Mais celui qui
persévérera jusqu'à la fin sera sauvé. Lorsqu'on vous persécutera dans une ville,
fuyez dans une autre. En vérité, je vous le dis, vous n'aurez pas parcouru toutes
les villes d'Israël, que le Fils de l'homme viendra110. Saint Luc écrit dans le
même sens : Quand [215] on vous conduira dans les synagogues, ou devant les
magistrats et les puissances, ne vous inquiétez pas de savoir comme vous
répondrez, ni ce que vous direz ; car le Saint Esprit vous enseignera au moment
même ce qu'il faudra dire111. Et plus loin : Prenez donc dans vos coeurs la
résolution de ne point méditer d'avance ce que vous répondrez ; car je vous
donnerai moi-même des paroles et une sagesse à laquelle tous vos ennemis ne
pourront résister, et qu'ils ne pourront réfuter. Vous serez livrés par vos pères
109Mt 10, 5.
110Mt 10, 17-24.
111Lc 12, 11.

mêmes, par vos mères, par vos frères, par vos parents, par vos amis ; et
plusieurs d'entre vous seront mis à mort, et vous serez haïs de tous à cause de
mon nom ; mais vous ne perdrez pas un seul cheveu de votre tête. Vos
souffrances seront le salut de vos âmes112. Saint Marc tient le même langage :
Quand ils vous emmèneront pour vous livrer, ne pensez pas d'avance ce que
vous direz, mais dites ce qui vous sera inspiré à l'heure même. Car ce n'est pas
vous qui parlez, mais c'est le Saint Esprit qui parle en vous. Le frère livrera son
frère à la mort, et le père son fils, et les enfants s'élèveront contre leur père et
leur mère et les mettront à mort. Et vous, vous serez haïs de tous à cause de
mon nom. Mais celui qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé. Les autres
exhortations au martyre qui se trouvent dans saint Matthieu n'ont pas été
adressé à d'autres qu'aux douze apôtres. Il faut les écouter ; car en les écoutant
nous serons les frères des apôtres et comptés parmi les apôtres. Les voici : Ne
craignez point ceux qui tuent le corps et ne peuvent tuer l'âme, mais craignez
plutôt celui qui peut précipiter l'âme et le corps dans la géhenne113. Ensuite le
Seigneur nous apprend que, sans la volonté de la divine Providence, personne
ne peut arriver au combat du martyre. Deux passereaux, dit-il, ne se vendent-ils
pas une obole ? Or un seul ne peut tomber sur la terre sans la volonté de votre
Père céleste. Tous les cheveux de votre tête sont comptés. Ne craignez donc
point : vous valez plus qu'une multitude de passereaux. Ainsi quiconque
m'avouera devant les homes, je l'avouerai devant mon Père qui est dans les
cieux ; et celui qui me désavouera devant les hommes, je le désavouerai à mon
tour devant mon Père qui est dans les cieux114. Ces paroles de saint Luc ont le
même sens : Je vous le dis à vous qui êtes mes amis ; ne vous laissez pas
épouvanter par ceux qui tuent le corps, et ne peuvent rien de plus ; mais je vais
vous apprendre qui vous devez craindre. Craignez celui qui, après avoir ôté la
vie, a le pouvoir de précipiter dans la géhenne : [217] oui, je vous le dis, craignez
celui-là. Ne donne-t-on pas cinq passereaux pour deux pièces de la plus petite
monnaie ? Cependant il n'en est pas un seul que Dieu oublie. Tous les cheveux
de votre tête sont également comptés. Ne craignez donc point : vous valez
mieux qu'un grand nombre de passereaux. Or, je vous le dis : quiconque m'aura
112Lc 21, 14-20.
113Mt 10, 28.
114Mt 10, 29-34.

confessé devant les hommes, le Fils de l'homme le confessera aussi devant les
anges de Dieu. Mais celui qui me désavouera devant les hommes, sera
désavoué à son tour devant les anges de Dieu115. Et en un autre endroit : Celui
qui aura rougi de moi et de mes paroles, le Fils de l'homme rougira aussi de lui
quand il viendra dans sa majesté, dans celle de son Pères et des saints
anges116. Ceux qui nous tuent ne nous ôtent que la vie du corps, c'est le sens de
ces paroles de saint Luc et de saint Matthieu : Ne craignez point ceux qui tuent
le corps ; mais après avoir tué le corps, ils ne peuvent, quand ils le voudraient,
tuer aussi l'âme : ils n'ont plus aucun pouvoir sur nous. Car comment pourrait-on
tuer notre âme, puisqu'au contraire le martyre lui donne la vie, et qu'en
récompense de ce sanglant témoignage, auquel il nous exhorte par la bouche
d'Isaïe, Dieu nous rend à son tour un glorieux témoignage, et non seulement lui,
mais encore son fils : Soyez mes témoins, nous dit-il, et je serai aussi votre
témoin, moi et mon Fils que j'ai choisi117. Remarquez que ce commandement
s'adresse non pas aux serviteurs de Jésus, mais à ses amis : Ne craignez pas
ceux qui tuent le corps, et n'ont pus ensuite aucun pouvoir sur vous118. Il faut
donc craindre celui qui peut précipiter l'âme et le corps dans la géhenne. Car
celui-là seul, après avoir donné la mort, conserve encore le pouvoir de précipiter
dans la géhenne. Mais puisque Dieu a compté les cheveux de la tête de tous les
hommes, surtout de ceux qui périssent d'une mort violente pour Jésus-Christ,
nous confesserons le Fils de Dieu devant Dieu, devant les hommes, devant
leurs fausses divinités, afin que celui que nous aurons confessé nous confesse
à son tour devant Dieu son Père, lorsqu'il reconnaîtra dans le ciel ceux qui
l'auront reconnu sur la terre.
35. À cette pensée, qui ne s'écrierait avec l'Apôtre : Non, les souffrances
de la vie présente n'ont aucune proportion avec cette [219] gloire qui doit un jour
éclater en nous119. Car une déclaration qui aura lieu en présence du Père ne
sera-t-elle pas bien plus éclatante que celle qui n'aura eu que les hommes pour
témoins ? et le témoignage que les martyrs auront rendu au Fils de Dieu sur la
115Lc 3, 4.
116Lc 2, 26.
117Is 43, 10.
118Mt 10, 28.
119Ro 8, 18.

terre ne sera-t-il pas glorieusement récompensé par le témoignage qu'il leur
rendra à son tour dans le ciel ? Que celui donc qui penserait à le renoncer
devant les hommes se souvienne de celui qui a dit avec serment : Je le
renoncerai moi-même devant mon Père qui est dans es cieux ; car voilà ce qu'il
faut encore considérer : celui qui confesse le Fils de Dieu devant les hommes
honore autant qu'il est en lui, par ce témoignage, la religion chrétienne et son
auteur ; et celui qui confesse à son tour le premier-né de toutes les créatures, le
Fils de l'homme, est honoré par le Fils de l'homme, par le Fils de Dieu, en
présence du Père céleste et des anges de Dieu. Mais si ce n'est pas celui qui se
rend témoignage à lui-même qui est éprouvé, mais celui à qui Dieu rend
témoignage120, ne doit-on pas regarder comme éprouvé celui qui a été jugé
digne de recevoir ce glorieux témoignage devant le Père céleste et les anges de
Dieu ? Or, s'il est éprouvé, lui et tous ses imitateurs, que Dieu a éprouvés
comme l'or dans la fournaise, par la question, par les tortures, et qu'il a reçus
comme un holocauste agréable121 à ses yeux, que dire de ceux qui, après avoir
été mis à l'épreuve dans le creuset de la tentation, ont renié Jésus-Christ, et que
Jésus-Christ renie à son tour comme des réprouvés, en présence de son Père
céleste et des anges de Dieu ?
36. Réunissons donc tous nos efforts, non seulement pour nous
préserver de l'apostasie, mais aussi pour ne pas rougir, quand les ennemis de
Dieu croient nous abattre sous le poids de la honte. Surtout, pieux Ambroise, si,
après avoir été reçu avec honneur par tant de vielles, vous vous voyez
maintenant conduit en grande pompe comme victime, portant la croix de Jésus-
Christ, et marchant sur ses traces, gardez-vous d'en rougir ; car Dieu vous
précédera devant les magistrats et les rois, vous et votre rival dans la gloire
céleste, Protoctète ; il mettra dans votre bouche des paroles de sagesse ; il sera
martyr avec vous, vous qui accomplissez ce qui reste à souffrir à Jésus-Christ122 ;
enfin il vous conduira vers ce paradis, séjour de la gloire de Dieu, en vous
apprenant à éviter le chérubin et le glaive de feu qui s'agite sans cesse pour
1202 Co 10, 18.
121Sg 3, 6.
122Col 1, 24.

garder la voie qui conduit à l'arbre de vie123. Cette voie, ils ne la gardent que
pour en défendre l'approche à tous ceux qui sont indignes d'y pénétrer et
d'arriver [221] jusqu'à l'arbre de vie. Le glaive de feu écartera ceux qui, sur le
fondement inébranlable, Jésus-Christ, auront élevé des édifices de bois, de
joncs ou de paille124, et surtout, de tous les édifices, le plus prompt à
s'enflammer, à réduire en cendres, l'édifice de l'apostasie. Quant à ceux que le
glaive de feu ne saurait éloigner, parce qu'ils n'ont élevé aucun édifice qui ait
pour le feu quelque affinité, le chérubin les recevra et les conduira vers l'arbre de
vie, dans ce jardin de délices que Dieu a planté dans la terre d'Orient125. Jésus
accompagnera vos pas ; vous braverez le serpent qu'il a vaincu et foulé aux
pieds, le serpent que, par Jésus, vous avez foulé aux pieds vous-mêmes,
puisqu'il nous a donné le pouvoir de marcher sur les serpents et les scorpions, et
de fouler aux pieds toute la puissance de l'ennemi sans en recevoir aucune
atteinte126.
37. Il ne faut donc pas renier le Fils de Dieu, il ne faut pas rougir de lui ni
de ses paroles, mais écouter cette sentence : Celui qui m'aura renié devant les
hommes, je le renierai moi-même devant mon Père qui est dans les cieux127. Et
celle-ci : Celui qui aura rougi de moi et de mes paroles, le Fils de l'homme
rougira de lui, lorsqu'il viendra dans sa gloire, dans celle de son Père et des
saints anges128. Et cette autre : Jésus a souffert le supplice de la croix, méprisant
l'ignominie : c'est pour cela qu'il est assis à la droite de Dieu129. Ceux qui sauront,
à son exemple, mépriser l'ignominie, seront assis à ses côtés et régneront avec
lui dans les cieux, avec lui, dis-je, qui est venu apporter à la terre, non la paix,
mais le glaive130. Puisqu'en effet la parole de Dieu est vivante et efficace, plus
perçante qu'une épée à deux tranchants ; elle entre et pénètre jusque dans les
replis de l'âme et de l'esprit, jusque dans la jointure et dans la moelle des os ; et
elle démêle les pensées et les mouvements du coeur131. C'est surtout
123Gn 3, 24.
1241 Co 3, 12.
125Gn 2, 8-9.
126Lc 10, 19.
127Mt 10, 33.
128Lc 9, 26.
129He 12, 2.
130Mt 10, 34.
131He 4, 12.

maintenant qu'il propose pour prix à nos âmes cette paix qui surpasse tout
sentiment, et qu'il a laissée à ses apôtres ; mais en même temps il a placé le
glaive entre l'image de l'homme terrestre et celle de l'homme céleste, jusqu'au
moment où, après avoir reçu l'homme céleste qui est en nous, il nous rendra
dignes de ne plus être divisés, et nous serons alors des hommes célestes.
J'ajouterai qu'il est venu apporter sur la terre non pas seulement un glaive, mais
encore ce feu dont il dit : Quel est mon désir, sinon de l'allumer132 ? Puisse donc
ce feu s'allumer aussi en vous, et détruire toutes les pensées terrestres et
amies du corps ! Puissiez-vous recevoir avec joie ce baptême que Jésus
désirait si ardemment, [223] qu'il en était, pour ainsi dire, dans un état
d'angoisse ! Pour vous, Ambroise, qui avez une épouse et des enfants, et des
frères et des soeurs, souvenez-vous de ces paroles : Si celui qui vient à moi ne
hait point son père et sa mère, son épouse et ses enfants, ses frères et ses
soeurs, il ne peut être mon disciple133. Que Protoctète se rappelle, ainsi que
vous, cette autre parole : Si celui qui vient à moi ne hait point (outre ce que je
viens de dire) même sa vie, il ne peut être mon disciple. Mais haïssez votre vie
de manière que cette haine la conserve pour l'éternité ; car, dit le Sauveur, celui
qui hait sa vie la conserve pour la vie éternelle134. Haïssez donc votre vie pour la
vie éternelle, persuadés que cette haine, que vous commande Jésus, ne peut
être que bonne et utile. Mais si nous devons haïr notre vie afin de la conserver
pour l'éternité, vous qui avez une épouse et des enfants, des frères et des
soeurs, vous devez les haïr afin de les servir par votre haine, puisque cette
haine, en vous conciliant l'amitié de Dieu, vous donnera le pouvoir de les
combler de biens.
38. Souvenez-vous en même temps de celui qui priait en esprit pour les
enfants que les martyrs lui avaient laissés à cause de son amour pour Dieu, et
qui disait : Adoptez les enfants de ceux qui sont morts pour vous135 ; mais
sachez bien que ceux qui sont les enfants des martyrs selon la chair, ne sont pas
pour cela les enfants de Dieu136. Et de même que Dieu dit alors à ceux qui
132Lc 12, 49.
133Lc 14, 26.
134Jn 12, 25.
135Ps 78, 11.
136Ro 9, 8.

descendaient d'Abraham : Je sais que vous êtes du sang d'Abraham ; mais si
vous étiez les enfants d'Abraham, vous feriez les oeuvres d'Abraham137, il dira
aussi à vos enfants : je sais que vous êtes du sang d'Ambroise ; mais si vous
êtes les enfants d'Ambroise, faites les oeuvres d'Ambroise : or, s'ils obéissent à
la voix de Dieu, s'ils marchent sur vos pas, votre absence vous donnera plus de
moyens de les aider que n'aurait pu faire votre présence ; car vous saurez mieux
alors comment il faut les aimer ; vous prierez pour eux avec plus de sagesse, si
vous reconnaissez qu'ils sont vos enfants, et non pas seulement des rejetons
de votre race. Répétez maintenant cette parole : Celui qui aime son fils ou sa fille
plus que moi n'est pas digne de moi. Et cette autre : Celui qui veut conserver sa
vie la perdra, et celui qui l'aura perdue l'a sauvera138.
39. Rendez-vous dignes, par votre ardeur pour le martyre, d'entendre la
voix de l'esprit de votre Père, qui parle à ceux qui sont livrés pour la foi. Si vous
voyez que vous êtes un objet de haine et d'horreur, et regardés comme des
impies, écoutez cette parole : Le [225] monde vous hait parce que vous n'êtes
pas du monde ; car, si vous étiez du monde, le monde vous aimerait comme
étant à lui139. Après avoir déjà supporté tant d'épreuves, tant d'outrages depuis
que vous avez embrassé la foi, conservez jusqu'à la fin le même courage, car
celui qui aura persévéré jusqu'à la fin sera sauvé140. Vous savez ce que dit saint
Pierre : Vous devez êtres transportés de joie de vous voir maintenant, pendant
un temps si court, affligés de différentes tentations, afin de manifester votre foi, et
que cette foi, plus précieuse que l'or éprouvé par le feu, soit trouvé digne de
louange, d'honneur et de gloire au jour de la révélation de Jésus-Christ141. Mais
ici il faut entendre ce mot, être affligé, dans le sens de souffrir, comme on le voit
clairement par cet autre passage : Tu enfanteras avec douleur 142; car la douleur
d'une mère n'est pas un sentiment d'affliction, mais une souffrance physique.
Jésus-Christ ajoute : N'aimez point le monde, ni ce qui est dans le monde ; si
quelqu'un aime le monde, l'amour de mon Père n'est pas en lui ; car tout ce qui
est dans le monde n'est que concupiscence de la chair, concupiscence des yeux
137Jn 8, 37-39.
138Mt 16, 25.
139Jn 15, 19.
140Mt 10, 22.
1411 P 1, 6.

et orgueil de la vie : or tout cela vient, non de mon Père, mais du monde, et le
monde passe, et sa concupiscence avec lui143. N'aimez donc point ce qui passe,
mais faites la volonté de Dieu, afin d'être jugés dignes de ne faire qu'un avec le
Fils, le Père et l'Esprit Saint, selon la prière du Sauveur à son Père : De même
que vous et moi ne sommes qu'un, faites que ceux-ci ne soient aussi qu'un avec
nous144. Combien de jours pourra gagner sur la terre celui qui aura aimé le
monde et ce qui est dans le monde au détriment de son âme qu'il aura perdue
sans ressource, et qui sera condamné à traîner partout avec lui une
concupiscence chargée du pesant fardeau de son apostasie ? Rappelons-nous
combien de fois nous avons tous été exposés à périr d'une mort vulgaire ;
demandons-nous si nous n'avons pas été sauvés, afin de paraître un jour,
purifiés de tout péché par notre propre sang, au pied du céleste autel, avec ceux
qui auront combattu comme nous.
40. Celui qui, cédant à un amour excessif de la vie, vaincu par les
tourments, ou séduit par les discours si persuasifs en apparence de ceux qui
cherchent à nous entraîner au mal, renie le seul Dieu véritable et son Christ,
sachez-le bien, celui-là, en préparant le banquet du démon, en remplissant la
coupe de la fortune, a délaissé le Seigneur et oublié sa sainte montagne. Aussi
est-ce à lui que s'adressent ces reproches d'Isaïe : Et vous qui avez abandonné
votre Dieu et [227] oublié sa montagne sainte, qui préparez un banquet au
démon, et qui remplissez la coupe de la fortune, je vous livrerai au glaive et
vous périrez tous immolés par le fer ; car je vous ai appelés et vous ne m'avez
pas répondu ; j'ai parlé, et vous avez méprisé ma voix ; vous avez fait le mal en
ma présence et préféré ce que je réprouvais. Voici donc ce que dit le Seigneur :
"Mes serviteurs seront rassasiés, et vous, vous serez dévorés par la faim ; mes
serviteurs chanteront des cantiques d'allégresse, et vous, la douleur de votre
coeur vous arrachera des cris, et l'abattement de votre esprit vous fera pousser
des hurlements ; votre nom sera pour mes élus un nom d'exécration, et le
Seigneur vous livrera à la mort.145" Mais si nous comprenons bien ce que c'est
que la table du Seigneur, et que nous désirions d'y participer, sachons aussi
142Gn 3, 6.
1431 Jn 2, 15.
144Jn 17, 21-22.

pénétrer le sens de cette parole : Vous ne pouvez vous asseoir à la table du
Seigneur et à celle du démon146. Qui pourrait entendre Jean, le fils du tonnerre,
nous dire : Celui qui renie le Fils renie le Père ; et celui qui confesse le Fils
confesse aussi le Père147 ; sans trembler de renier son nom de chrétien, et en
désavouant le Fils d'être à son tour désavoué du Père ? Qui ne chercherait, au
contraire, à prouver par ses paroles et par ses actes qu'il est chrétien, afin d'être
regardé comme un fils par le Père céleste ! car ceux-là sont ses enfants qui le
reconnaissent comme Père.
41. Si nous avons passé de la mort à la vie148 en passant de l'infidélité à
la foi, ne soyons pas étonnés que le monde nous haïsse. Ceux qui sont
demeurés dans la mort et qui ne sont point ressuscités à la vie ne peuvent
aimer ceux qui ont passé, pour ainsi dire, du séjour ténébreux de la mort dans
le palais de la lumière de vie, palais construit de pierres vivantes. Puisque
Jésus a donné sa vie pour nous149, c'est à nous de donner aussi la nôtre, je ne
dis pas pour lui, mais pour nous-mêmes et pour tous ceux que notre martyre
doit affermir dans la foi. Voici le temps de nous glorifier d'être chrétiens :
Glorifions-nous, dit l'Apôtre, dans nos afflictions, sachant que l'affliction produit la
patience, la patience l'épreuve, et l'épreuve l'espérance : or cette espérance ne
sera pas confondue, pourvu que l'amour de Dieu soit répandu dans nos coeurs
par l'Esprit Saint150. Si Paul ajoute : Pourvu que j'aie combattu comme homme
contre les bêtes à Éphèse151, [229] ajoutons aussi : pourvu que j'aie été immolé
comme homme en Germanie.
42. Si, à mesure que les souffrances de Jésus-Christ augmentent en
nous, les consolations augmentent aussi par Jésus-Christ152, embrassant avec
l'ardeur la plus vive les souffrances de Jésus-Christ ; qu'elles augmentent en
nous, si nous désirons que les consolations réservées à ceux qui pleurent
augmentent aussi, quoique inégalement réparties ; car, si la consolation était
145Is 65, 11-15.
1461 Co 10, 21.
1471 Jn 2, 23.
148Jn 5, 24.
1491 Jn 3, 16.
150Ro 5, 3-5.
1511 Co 15, 32.

égale pour tous, il ne serait pas écrit qu'à mesure que les souffrances de Jésus-
Christ augmentent en nous notre consolation augmente dans les même
proportion. Ceux qui partagent les souffrances de Jésus-Christ partageront
donc sa consolation dans la même proportion qu'ils auront partagé ses
souffrances. C'est ce que nous apprend l'Apôtre, quand il dit avec tant de
confiance : Nous savons que dans la même proportion que vous partagez ses
souffrances vous partagerez aussi ses consolations153. Dieu dit encore par son
prophète : Je t'ai exaucé au temps favorable, je t'ai secouru au jour du salut154.
Or peut-il être un temps plus favorable que celui où, grâce à notre amour pour
Dieu en Jésus-Christ, nous marchons en grande pompe au milieu du monde,
gardés par des soldats, mais en triomphateurs plutôt qu'en vaincus ? car les
martyrs de Jésus-Christ dépouillent avec lui les principautés et les puissances
après les avoir subjuguées ; et comme ils ont partagé ses souffrances, ils
partagent aussi la gloire qu'il s'est acquise par son courage et sa patience. Or
un de ses plus beaux titres de gloire et d'avoir triomphé des principautés et des
puissances que vous verrez bientôt vaincues et terrassées. Quel autre jour de
salut peut être comparé à celui où vous sortirez ainsi de ce monde ? Mais, je
vous en conjure, ne donnez à personne un sujet de scandale, dans la crainte de
déshonorer votre glorieux ministère, mais montrez-vous en tout, par une grande
patience, tels que doivent être des ministres de Dieu155. Dites : Quel est
maintenant mon espoir ? n'est-ce pas le Seigneur ?156 rappelez-vous que de
nombreuses tribulations sont réservées aux justes ; qu'ils sont sans cesse dans
la pauvreté157 ; afin de rechercher avec empressement les richesses de la
béatitude céleste : dans les difficultés158, car ce n'est qu'en marchant dans la
voie étroite et difficile, sans nous en écarter jamais, que nous pouvons parvenir
à la vie. Si Dieu le veut, signalons-nous dans les souffrances, dans les veilles,
dans les jeûnes159 ; car voici le Seigneur portant dans ses mains les [231]
récompenses qu'il doit distribuer à chacun selon ses oeuvres160.
1522 Co 1, 5.
1532 Co 1, 7.
1542 Co 6, 2.
1552 Co 6, 3.
156Ps 38, 8.
157Ps 32, 20.
1582 Co 6, 4.
1592 Co 6, 5.
160Is 40, 10 ; Ap 22, 12.

43. C'est le moment de montrer notre amour pour la sagesse par des
œuvres que la sagesse puisse avoue. Que l'on remarque en nous une parfaite
chasteté. Comme fils d'un Dieu patient, comme frères de Jésus-Christ, si
patient lui-même, armons-nous d'une patience invincible dans tous les maux
qui nous arrivent ; car l'homme patient est riche en prudence ; le pusillanime, au
contraire, est un insensé161. S'il faut nous honorer par les armes de la justice en
combattant à droite et à gauche162, après avoir acquis une gloire qui ne nous a
jamais enorgueillis, souffrons maintenant l'infamie avec patience ; et, quoique
nos vertus nous aient mérité et obtenu une réputation honorable, supportons la
honte que les impies font peser sur nous163. Puisque les amis de la vérité ont
admiré en nous ses fidèles disciples, moquons-nous de ceux qui nous
regardent comme des victimes de la séduction. À la vue des dangers sans
nombre dont nous avons été délivrés, plusieurs ont avoué que nous étions
connus de Dieu ; maintenant nous appelle qui voudra des hommes inconnus,
au moment peut-être où nous nous faisons le mieux connaître. Ainsi, en
supportant les maux qui nous arrivent, nous sommes châtiés, mais non jusqu'à
la mort et si nous paraissons tristes aux yeux des hommes, en réalité nous nous
réjouissons.
44. Saint Paul s'adressant à ceux qui avaient souffert dès le
commencement, pour les exhorter à persévérer dans la patience et à supporter
encore les nouveaux périls auxquels ils étaient exposés pour la parole de Dieu,
leur dit quelque part : Rappelez-vous ces premiers temps, où, après avoir été
éclairés, vous avez eu à lutter contre les plus grandes afflictions ; d'un côté, livrés
à la risée du monde, par les injures et les mauvais traitements que vous en avez
reçus ; de l'autre, partageant les souffrances de ceux qui enduraient de
semblables indignités ; car vous avez souffert avec ceux qui étaient dans les
chaînes, et vous vous êtes vus avec joie dépouillés de tous vos biens, sachant
que vous avez dans le ciel des biens plus précieux et que nul ne pourra vous
ravir. Ne perdez donc pas cette confiance à laquelle une grande récompense
161Pr 14, 29.
1622 Co 6, 7.
1632 Co 6, 8-10.

est réservée, car la patience vous est nécessaire164. Livrés, nous aussi, à la
risée du monde, par les outrages et les mauvais traitements que nous en
recevons, luttons avec courage contre toutes ces tribulations, et réjouissonsnous
de nous voir dépouillés de nos biens, puisque nous savons que Dieu
nous tient en réserve, non des biens matériels et terrestres, mais des biens
invisibles et spirituels, car nous n'estimons pas les biens visibles, mais les
biens invisibles : les premiers n'ont qu'un temps, les seconds sont éternels165.


45. Mais comme il est des hommes qui, ignorant la nature des démons,
ne savent pas qu'ils habitent cette atmosphère épaisse qui enveloppe la terre,
et qu'ils ont besoin, pour se nourrir, d'émanations parmi lesquelles ils
recherchent de préférence l'odeur du sang des victimes et les vapeurs de
l'encens, ils regardent en conséquence comme une action indifférente, ou du
moins de peu d'importance, de leur offrir des sacrifices. Qu'ils apprennent donc
que, s'il l'on punit, comme ayant violé les lois de l'état, ceux qui fournissent des
vivres aux brigands, aux assassins, aux peuples barbares ennemis d'un grand
roi, à plus forte raison ceux qui, par des sacrifices, procurent aux ministres de la
perversité des aliments qui les retiennent dans les lieux voisins de la terre,
quoiqu'ils sachent que celui qui sacrifie aux dieux étrangers sera exterminé166 ;
ceux-là dis-je, seront justement mis en cause pour avoir sacrifié, non au seul
Seigneur, mais aux auteurs de tous les maux qui arrivent dans le monde ; et
quant à ces maux que commettent les démons en tourmentant les hommes,
ceux qui en nourrissent leurs auteurs n'en seront pas moins responsables,
selon moi, que les démons eux-mêmes. Ne semble-t-il pas en effet que les
démons et ceux qui les retiennent sur la terre agissent d'un commun accord
pour persécuter le genre humain, puisque ces esprits pervers ne pourraient
subsister sans ces émanations, qu'on regarde comme une nourriture
convenable pour leurs corps.
46. D'autres, pensant que les noms sont d'institution humaine, et qu'ils
n'ont, par leur nature, aucune connexion avec ceux qui les portent, croient qu'il
164He 10, 32-36.
1652 Co 4, 18.
166Ex 22, 20.

est indifférent de dire : j'adore le Dieu suprême, ou Zeus ou Jupiter ; ou bien
encore : je reconnais et je vénère le soleil ou Apollon, la lune ou Diane, l'esprit
qui habite la terre ou Cérès, ou enfin tous ceux qui sont cités par les sages de la
Grèce. Il faut leur répondre que la question des noms est abstraite et fort
obscure : c'est à ceux qui la comprennent à voir si, même dans le cas où les
noms seraient d'institution humaine, il ne pourrait pas arriver que ce que nous
appelons les démons et les autres puissances invisibles répondissent à
l'appel de ceux qui les invoquent, quoique sans les connaître, mais en les
appelant par les noms supposés convenus. D'un autre côté, n'est-il pas
possible que les sons, que les syllabes, que les noms prononcés avec ou sans
aspiration, avec ou sans contraction, [235] attirent les êtres qu'ils désignent par
je ne sais quel lien naturel que nous ignorons ? S'il en est ainsi, et que les
noms ne soient pas de pure convention, le Dieu suprême ne doit pas être
appelé d'un autre nom que ceux par lesquels le désignent son serviteur, les
prophètes et notre Sauveur lui-même, comme Dieu des armées, Dieu fort, Dieu
puissant (Sabaoth, Adonaï, Saddaï), ou bien, Dieu d'Abraham, Dieu d'Isaac,
Dieu de Jacob ; car il dit lui-même : Voilà mon nom pour l'éternité, le nom sous
lequel je serai connu dans les siècles des siècles167. Il n'est certes pas étonnant
que les démons veuillent attribuer leurs noms au Dieu suprême, afin d'être
adorés à la place du Dieu suprême. Or telle n'est pas l'intention du véritable
serviteur de Dieu dont nous parlons, ni des prophètes, ni du Christ, qui est
l'accomplissement de la loi168, ni de ses apôtres. Nous avons dû
nécessairement traiter ce point, dans la crainte qu'on ne vienne à nous tromper,
et à obscurcir notre intelligence par des sophismes. Il faut donc méditer avec
soin ces considérations, et ne point donner prise aux efforts de nos ennemis.
47. J'ajouterai que l'homme aime la vie, persuadé que la substance de
l'âme raisonnable a quelque sorte de relation avec Dieu. L'âme en effet, ainsi
que Dieu, intelligente, invisible, et, comme la raison le démontrer
invinciblement, immatérielle. Pourquoi celui qui nous a créés aurait-il mis au
fond de notre coeur ce désir qui l'honore par la piété, de communiquer avec lui,
qui, même dans ceux qui s'égarent, offre encore des traces de ses desseins
16 7 Ex 3, 15.

providentiels, s'il était impossible à des êtres doués de raison d'arriver au but
vers lequel les porte leur nature ? Et comme chaque partie de notre corps a un
rapport naturel avec telle ou telle chose, les yeux avec les objets visibles, les
oreilles avec les sons, il est également évident qu'il existe un rapport
nécessaire à notre esprit avec les choses intelligibles, et même avec celui qui
est au-dessus des choses intelligibles, Dieu. D'où vient notre crainte, et
pourquoi hésitons-nous à nous délivrer de nos chaînes, à sortir de ce mélange
de chair et de sang, en rejetant avec mépris ce corps périssable qui nous
entrave, cette enveloppe d'argile qui appesantit l'âme et accable l'esprit sous
mille soins divers, afin de nous réunir à Jésus-Christ, de partager son repos et
sa félicité, de contempler ce Verve vivant, de vivre nous-mêmes en lui, de
comprendre cette sagesse d'une variété si admirable, d'être instruits par la
vérité même, éclairés par cette vraie lumière de la science, qui ne s'obscurcit
jamais, d'admirer enfin toutes les merveilles qu'elle découvre aux yeux que
la loi du Seigneur a éclairés.
48. Depuis longtemps nous entendons la parole de Jésus : de longues
années se sont écoulées depuis que nous vivons conformément aux préceptes
de l'Évangile, et que tous nous travaillons à nous bâtir une demeure ; mais
avons-nous bâti sur la pierre, en creusant profondément pour asseoir les
fondations, ou sur le sable et sans aucun fondement169 ? C'est ce que
démontrera la lutte qui se prépare ; car la tempête approche, portant dans son
sein les vents et des torrents de pluie170, ou, selon l'expression de saint Luc,
l'inondation171. Elle attaquera notre maison ; si elle en peut l'ébranler, c'est
qu'elle a été bâtie sur la pierre fondamentale, qui est Jésus-Christ. Rien ne
saurait la renverser. Si elle s'écroule, c'est que la construction en était fragile ;
puisse Dieu éloigner de nous ce malheur ! car l'apostasie est une chute terrible
: c'est la ruine d'un édifice qui s'écroule avec fracas, selon saint Luc, parce qu'il
manque de fondement. Prions donc afin de ressembler cet homme sage qui a
bâti sa maison sur la pierre172. Vainement l'orage déchaîné par les esprits
168Ro 10, 4.
169Lc 6, 48-49.
170Mt 7, 25.
171Lc 6, 48.
172Mt 7, 24.

pervers qui habitent les cieux173, vainement les vents furieux des princes de ce
monde de ténèbres et l'inondation des esprits souterrains viendraient-ils se
briser contre un semblable édifice fondé sur la pierre, tous leurs efforts
impuissants à le renverser, à l'ébranler même, n'auraient d'autre effet que de
prouver notre force et leur faiblesse. Que chacun de nous s'écrie en frappant
ses ennemis : Combattre ainsi, ce n'est pas frapper l'air en vain174.
49. Puisque le semeur est sorti pour semer175, montrons que notre âme a
recueilli cette semence, et qu'elle n'est pas tombée sur le bord d'un chemin, ni
dans un champ pierreux ou couvert de ronces, mais dans une bonne terre. Si
donc la parole de Jésus n'est tombée ni le long d'une route ni parmi les épines,
nous pourrons, autant qu'il est en nous, nous glorifier dans le Seigneur ; car
cette parole, nous l'avons comprise176 ; ainsi l'esprit pervers n'a-t-il pas enlevé
ce qui avait été semé dans nos coeurs. Que la semence n'ait pas été jetée en
nous parmi des ronces, c'est ce qu'attestera la multitude de ceux qui voient que
ni les sollicitudes de ce siècle, ni l'illusion des richesses, ni les plaisirs de la vie
n'ont pu étouffer la parole de dieu dans nos âmes. Il reste encore à savoir si
cette parole est tombée sur un terrain pierreux, ou si elle a été jetée dans une
bonne terre, autant du moins que [239] nous pouvons l'affirmer. Eh bien ! voici
une persécution terrible qui s'élève contre la parole de Dieu ; une grande
épreuve se prépare, qui va montrer quel est celui qui a reçu la semence sur un
terrain pierreux, et quels sont ceux en qui elle n'a pu jeter de profondes racines,
parce qu'ils n'avaient pas reçu Jésus-Christ au fond de leurs coeurs ; car celui
qui comprend sa parole ne reste pas stérile, il la conserve jusqu'à la fin, il la
féconde avec patience, et la fait fructifier au centuple? Nous savons comment
l'Écriture représente ceux qui, au jour de la tribulation et de la persécution, se
scandalisent, après avoir paru d'abord recevoir avec joie la loi sainte, et qui ne
tombent que parce qu'ils n'ont point de racines, et qu'ils ne croient que pour un
temps. Voici ce qu'en dit saint Matthieu : Celui qui a reçu la semence dans un
terrain pierreux est celui qui écoute la parole et la reçoit d'abord dans la joie ;
mais elle n'a pas de racine : elle ne subsiste que pour un temps. Quand la
173Eph 6, 12.
1741 Co 9, 26.
175Mt 13, 3.

tribulation et la persécution contre la parole surviennent, aussitôt il se
scandalise177. Saint Marc les désigne ainsi : Ceux qui reçoivent la semence
dans un terrain pierreux sont ceux qui écoutent la parole et la reçoivent aussitôt
avec joie ; mais elle n'a pas en eux de racine, elle ne subsiste que pour un
temps ; et quand la tribulation et la persécution contre la parole surviennent, ils
se scandalisent aussitôt178. Écoutons maintenant saint Luc. Ceux qui reçoivent la
semence dans un terrain pierreux sont ceux qui entendent et reçoivent la parole
avec joie ; mais elle ne peut jeter en eux de racines, parce qu'ils ne croient que
pour un temps, et au moment de la tentation ils s'éloignent179. D'un autre côté,
l'Écriture, en parlant de ceux qui produisent d'heureux fruits, dit : Celui qui reçoit
la semence dans une bonne terre est celui qui écoute la parole, la comprend et
porte des fruits ; et chaque grain rend, l'un cent, l'autre soixante, l'autre trente
pour un180. Ailleurs : Ceux qui ont reçu la semence dans une bonne terre sont
ceux qui entendent la parole, la reçoivent, la fécondent, et rapportent tantôt
trente, tantôt soixante, tantôt cent grains pour un181. Elle dit encore : Ce qui est
tombé dans une bonne terre désigne ceux qui écoutent la parole avec un coeur
droit et bon, la conservent et la fécondent avec patience182. Ainsi, puisque selon
l'Apôtre, vous êtes le champ de Dieu, la maison de Dieu, mais un champ fertile,
mais un édifice bâti sur la pierre, comme élevés et affermis par la main de Dieu,
demeurons inébranlables contre la tempête, comme fertilisés par Dieu ; ne
nous inquiétons ni de l'esprit pervers, ni de la [241] tribulation, ni de la
persécution qui doit s'élever contre la parole, ni des sollicitudes de ce siècle, ni
de l'illusion des richesses, ni des plaisirs de la vie. Méprisons tous ces soins
futiles, et recevons l'esprit de sagesse qui bannit toute sollicitude ; volons vers
ces richesses qui n'ont rien de vain ni de trompeur, vers ces plaisirs, comme je
puis les nommer, du paradis de délice. Rappelons-nous, dans chacune de nos
afflictions, cette parole : Les maux si légers et si rapides de la vie présente
176Mt 13, 19.
177Mt 13, 20-21.
178Mc 4, 16-17.
179Lc 8, 13.
180Mt 13, 23.
181Mc 4, 20.
182Lc 8, 15.
produiront pour nous le poids éternel d'une sublime et incomparable gloire, si
nous considérons non les choses visibles, mais les invisibles183.
50. Sachons aussi que ce que l'Écriture dit d'Abel tué par l'homicide et
injuste Caïn peut s'appliquer à tous ceux dont le sang a été injustement
répandu : La voix de ton frère crie de la terre vers moi184. Elles conviennent
également, selon moi, à tous les martyrs : oui, la voix de leur sang crie de la
terre vers Dieu ; et, comme nous avons été rachetés par le sang précieux de
Jésus-Christ, après qu'il eut reçu un nom au-dessus de tout nom185, peut-être
aussi le précieux sang des martyrs pourra-t-il en racheter plusieurs, puisque les
martyrs doivent être plus élevés en gloire comme martyrs que s'ils n'eussent été
que justes ; car c'est avec raison qu'on appelle une exaltation glorieuse la mort
soufferte par le martyre : c'est le sens de ces paroles : lorsque j'aurai été exalté
sur la terre, j'attirerai tout à moi186. Glorifions donc le Seigneur à notre tour, en
l'exaltant par notre mort ; car par sa mort le martyr glorifie Dieu. Saint Jean nous
l'apprend lorsqu'il dit : Jésus, parlant ainsi, voulait faire comprendre par quelle
mort il devait glorifier Dieu187. J'ai mis à traiter ce sujet tous les soins dont je
suis capable ; puissent ces considérations vous être de quelque utilité dans la
lutte qui se prépare. Si dans ce moment où vous êtes plus dignes que jamais
de pénétrer les divins mystères, où vous avez reçu de Dieu des grâces plus
grandes, plus précieuses, plus efficaces, pour fortifier votre généreuse
résolution ; si, dis-je, vous dédaignez cet ouvrage comme sans force et sans
solidité, les voeux que je forme pour vous n'en seront pas moins exaucés ; car,
pourvu que votre courageux dessein s'accomplisse, que ce soit par moi, ou par
tout autre moyen, peu m'importe. Puisse-t-il donc s'accomplir par les voies les
plus sûres, plus saintes, et que tout le génie de l'homme n'atteindra jamais, la
parole et la sagesse de Dieu.
1832 Co 4, 17.
184Gn 4, 10.
185Phi 2, 9.
186Jn 12, 32.
187Jn 21, 19.

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29 octobre 2013 2 29 /10 /octobre /2013 10:24
LU POUR VOUS : http://www.libertalia.org/culture/divers/l-amitie-entre-hommes-et-femmes.xhtml

L’amitié entre hommes et femmes, si on en parlait

Publié le jeudi 1er octobre 2009 à 17:26, par le lien suivant

http://www.libertalia.org/culture/divers/l-amitie-entre-hommes-et-femmes.xhtml

mis à jour le 2 octobre à 07:30 // Anonyme

Bonne lecture

Un ami est donc quelqu'un qui vous est cher et unique. Mais en poursuivant le cours normal de cette relation entre êtres humains, s'ils sont de sexe opposé, les deux personnes vont par la suite passer du stade d'amis à celui d'amants. Pour qu'un homme et une femme deviennent bons amis et qu'ils le restent, il faut donc qu'à un moment donné, ils refrènent ce processus naturel de façon délibérée et se cantonnent à l'étape intermédiaire de l'amitié.

Si l'amitié entre hommes et femmes existait réellement, cela ne doit pas être chose courante. En effet, selon des études effectuées par Claire Binard, 83% des femmes sont plus enclines à se faire des amis parmi les autres femmes et 72 % des hommes préfèrent se lier d'amitié avec d'autres hommes. Face à l'incertitude persistante sur la possibilité ou non pour un homme et une femme d'être amis, l'important n'est donc pas d'avoir tort ou raison, car ce débat passionné ne risque pas de se tarir d'ici tôt. Il faut juste savoir que pour se maintenir au sein d'une amitié mixte, la lucide et la vigilance sont de rigueur car le risque de basculer vers une relation amoureuse est omniprésent. Afin de ne pas gâcher des années de sa vie à faire semblant, l'essentiel est en fait de savoir être honnête : avec l'autre mais surtout avec soi-même, si effectivement un sentiment amoureux se faisait jour.

Les cheminements possibles de la relation initialement amicale entretenue entre en homme et une femme

Indiscutablement, l'attirance physique est la plus grande entrave à l'amitié entre un homme et une femme. Si au départ, il n'en a pas du tout été question, un jour ou l'autre, face à une amitié qui perdure, elle va apparaître, mais il n'y a personne à blâmer car c'est naturel. Et quand la séduction s'en mêle, cela devient encore plus compliqué. En effet, délibérément ou pas, consciemment on non, l'être humain aime séduire, attirer l'attention, bref, il aime qu'on l'aime. Reste juste à savoir la meilleure attitude à prendre au moment où cette attirance fera surface, de là dépendra le sort de l'amitié. Trois options principales s'offrent alors, avec sûrement des variantes qu'on pourrait énumérer à l'infini selon les études de cas.

D'un, il y a le renoncement à l'amitié, voire à l'autre personne. En effet, un désir auquel on ne peut accéder devient encore plus ardent, ce qui fait que la seule solution est l'éloignement. Il n'est pas rare d'entendre un homme ou une femme raconter la fin subite et inattendue d'une amitié. L'autre personne expliquant, souvent en laissant juste une lettre, la raison pour laquelle elle a décidé de disparaître du jour au lendemain : peur de voir ses sentiments s'intensifier, de tout gâcher à cause d'une histoire de sexe, de briser son couple alors qu'elle est déjà engagée ailleurs. De deux, celui ou celle qui se rend compte qu'il/elle a des sentiments amoureux fait comme si de rien n'était par crainte de perdre l'autre ou de changer quelque chose à leur belle amitié. En faisant ainsi semblant, cette personne vit donc la relation avec un sentiment de frustration intérieur. De trois, l'une ou l'autre avoue ressentir quelque chose de plus que de l'amitié, si ce n'est réciproque. On en parle alors pour voir quelle est la décision à prendre. Si on décide d'arrêter de se voir, cela nous fait revenir à la première option. Passer le cap et devenir non plus amis mais amants, la question ne se pose donc plus sur le débat de l'amitié entre hommes et femmes. Certains peuvent aussi décider de rester « amis », sans pourtant se priver de temps en temps de petits débordements. L'existence de relation sexuelle rend alors floue la frontière entre amitié et amour. Sinon, il y a ceux qui décident de passer outre, d'accepter l'existence de sentiments amoureux et de faire des efforts sur soi pour ne pas s'y laisser aller. Il s'agit donc d'une amitié en mutation car la relation n'est plus exactement comme avant. Désormais, chacun est responsabilisé face à de nouveaux sentiments qui couvent et qu'on a décidé de ne pas laisser éclore. Quoi qu'il en soit, dans ce dernier cas de figure, seul le temps dira si l'amitié a tenu bon car nul n'est à l'abri d'un revirement de la situation.

Les bienfaits à tirer d'une amitié mixte

A la réflexion et en faisant usage de la raison, force est donc d'arriver à la conclusion que l'amitié entre hommes et femmes est une chose impossible. Sinon, elle peut exister mais pendant un temps limité, avant que l'amitié ne régresse et que les deux amis se perdent de vue, ou qu'elle ne progresse pour se muer en une relation amoureuse. Pourtant, nombreux sont les témoignages de ceux affirmant avoir entretenu, de longue date, une amitié pure et sincère avec une personne de l'autre sexe.

Les observations montrent également que les amitiés entre hommes et femmes offrent de grandes opportunités car on apprend à composer et on s'enrichit avec la différence de l'autre. Une admiration réciproque prend la place de la rivalité qui peut exister entre des amis du même sexe. Ainsi, les hommes ayant des amies femmes seraient plus tolérants et plus compréhensifs à l'égard de leurs semblables. A l'inverse, une femme qui a l'habitude de fréquenter des hommes dans sa vie de tous les jours cultive en elle un caractère plus combatif. De plus, on est mieux disposé à écouter son ami que son amant(e), même si tous deux tiennent exactement le même discours. Ainsi, paradoxalement, avoir un ami du sexe opposé à qui confier ses petits problèmes peut parfois contribuer à améliorer sa vie de couple.

A la lumière de nombreuses études de cas, parmi tant d'autres, les éléments qui suivent sont souvent remarqués dans une amitié qui dure entre un homme et une femme. L'attirance physique est absente devrait-on donc choisir ses amis de l'autre sexe parmi les plus laids ? L'homme et la femme sont des amis d'enfance, de sorte qu'ils se considèrent presque comme frère et sœur. Les deux personnes sont solidement engagées ailleurs, de sorte qu'aucun ne ressente plus le besoin de se hasarder dans une quelconque aventure amoureuse. L'amitié est née suite à une passion commune qui sert alors de tremplin à la relation, l'empêchant de tomber dans les sentiers brumeux de l'amour ou du désir charnel.

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8 octobre 2013 2 08 /10 /octobre /2013 17:58
Foi et société : le Bien et le Mal

Le Bien et le Mal constituent deux dimensions qui se disputent nos comportements et nos projections. Chaque dimension stimule ses principes et étale ses lois par lesquels ses membres se définissent, agissent et réagissent. Elles sont par nature contraires et elles s'excluent sans aucune forme de spéculation. Il n'est pas possible d'être à la fois du côté du Bien et du côté du Mal. Le Mal personnifie souvent le Démon et toute sa cohorte de malfaisance tandis que le Bien représente cet arc-en-ciel d'exaltation que procure la proximité avec Dieu.

Lorsque que quelqu'un s'accorde en son âme et en son for intérieur à vivre sous la dimension du Mal, il s'exclue de lui-même de toutes les exaltations que procure la dimension du Bien. Il devient alors un fervent disciple du monde où le provisoire et l'incertitude tordent les comportements et les actions vers ce qui assure et rassure. L'on devient quelqu'un qui grandit dans la fugacité d'un bonheur feu-de-paille, que l'on se construit dans la hâte de l'inadvertance et du vice. Il se bâtit alors autour de soi, un fort sentiment de préservation et un besoin absolu de sécurité matérielle qui nous amène souvent de facto vers une négligence et parfois un mépris du prochain, dès que ses intérêts doivent croiser les nôtres de façon négative. Finalement l'on devient esclave du monde et de ses moyens de spéculation. Toute la vie est orientée vers soi et le prochain ne sert qu'à nous élever et à nous distinguer. Et tout bonheur acquis de cette manière ne s'obtient qu'au prix d'actes inspirés par le péché. Ce qui est mal devient ce qui est bien et dans cette noyade de l'âme, l'homme s'enrichit démesurément et aucun acte de bonté ne peut suffire sinon ce que le Bon Dieu nous a appris : "Vas, Vends tout ce que tu as et donnes le aux pauvres; alors tu auras un trésor dans les cieux". Dans ce système, la société perd souvent ses repères et ceci irradie fatalement vers les entreprises et organisations qui s'y développent. Ces dernières prennent l'image du mal, et tous les enfants du bien qui y évoluent n'y trouvent que mépris et décadence.

Lorsque par contre quelqu'un s'accorde en son âme et en son for intérieur à vivre sous la dimension du bien, il devient de facto enfant de Dieu et compagnon des anges. Il trouve sa joie dans l'amour du prochain et sa nature est celle d'une personne qui accueille, partage, donne et se donne pour toute chose que les autres ne veulent pas faire. L'empire du bien est la clé du royaume de Dieu, mais il est exigeant en sacrifice et en don de soi. Pour y évoluer il faut accepter que toutes les épreuves auxquelles le monde nous soumet relèvent de la volonté divine mais surtout d'un don de soi pour le salut des autres qui ne partagent pas avec nous la dimension du bien. Quelque soit la souffrance à laquelle tu es confronté, sache que le bien n'est pas le mal, et que la souffrance est un don de soi et non un mépris de la vie que l'on mérite. Car "Lorsque je suis faible, c'est alors que je suis fort." La dimension du bien nous éclaire dans la véritable réalité du monde : un lieu d'absolution pour le péché que nous avons commis en obéissant à Satan. Or l'absolution ne peut se faire dans le bonheur que procure ce monde. La souffrance devient le bien et le sacrifice la clé du salut. La seule affaire qui vaille vraiment la peine est celle du salut de notre âme et non celle de notre enrichissement et de notre grandeur. "Que celui qui a des oreilles pour entendre, qu'il entende." Dieu n'est pas dupe, que vous le croyiez ou non c'est ainsi.

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30 août 2013 5 30 /08 /août /2013 22:22
Homosexualité : les causes profondes du mal

Je viens par ce billet, dénoncer ce que je considère comme étant les causes fondamentales de ce fléau qui frappe l'espèce humaine et qui s'impose de plus en plus aujourd'hui en ce 21ème siècle comme une situation normale et légale. Ce mal, a la curieuse particularité de ne sévir que dans l'espèce humaine qui, par ce fait, dessine chez l'homme une malheureuse exception dans l'ordre des mammifères. A notre connaissance, aucune espèce animale de l'ordre des mammifères ne connaît une telle désorientation sexuelle.

Il est donc bon et utile de s'interroger sur les facteurs qui facilitent et exacerbent cette dépravation qui ravale l'homme à un type de comportement inférieur à celui de l'animal.

Ceci est un service à rendre à l'humanité.

La cause faîtière

L'homme est un être libre. "Tous les hommes naissent libres et égaux." Le monde des âges farouches est devenu aujourd'hui un monde de liberté et de droit. L'être humain a élaboré toute sorte de règles, de lois et de chartes pour encadrer sa vie et protéger ses relations avec autrui pour l'intérêt bien compris de la personne humaine et de sa communauté. Ceci a même évolué aujourd'hui vers une législation des rapports de la personne humaine avec son environnement naturel dans le but de garantir une vie normale aux générations futures. Tout ceci, pour que la liberté de la personne humaine ne soit mal utilisée, pour l'intérêt de son prochain et de sa communauté.

Si donc cette liberté est si bien encadrée, pourquoi ne l'est-elle pas sur les libertés sexuelles, si l'on sait que sans le sexe, il ne peut y avoir de conservation de l'espèce. Cette négligence sur l'encadrement juridique de la liberté sexuelle est, à notre sens, le facteur capital de la désorientation sexuelle volontaire de certains membres de l'espèce humaine qui pensent qu'ils peuvent s'accoupler de façon stérile avec des personnes de même sexe sans aucun risque de sanction de la part de la communauté, uniquement pour leur plaisir personnel.

Les causes fonctionnelles

Dans son comportement de tous les jours, il y des façons de faire et d'agir qui poussent l'individu à essayer cette nouvelle voie de plaisir qu'est l'homosexualité et à s'y établir comme d'un droit naturel d'y demeurer. Ce sont ces façons de faire et d'agir qu'il convient de démasquer :

  • Il s'agit de la PORNOGRAPHIE ouverte. En vérité l'homosexualité est un produit de la pornographie ouverte. Tout le monde peut avoir accès à Internet et jeter un coup d’œil sur ces portails pornos qui ne se privent de rien pour vendre la bonne chair. Et tout le monde sait que des personnes non encore majeurs voient ses pénétrations anales et ses jeux entre partenaires du même sexe. Ceci pousse ces enfants vers une expérimentation de ce qu'ils voient et parfois, ils finissent par adopter ce vice de comportement sexuel. Le plaisir devient la seule finalité de la sexualité. Il faut éviter donc la création sur Internet de sites pornographiques à publication ouverte, la règlementation ne suffisant plus du tout.
  • Il s'agit aussi du choix vestimentaire des femmes s'habillant comme des hommes et des hommes s'habillant comme des femmes. Cette situation favorise la pulsion érotique de l'homme vers l'homme et de la femme vers la femme. L'homme, naturellement, a du désir pour la femme et vice versa, la femme pour l'homme. Chacun s'identifie à un mode d'habillement caractéristique de son sexe. Si la femme se présente comme un homme, il est évident qu'il arrivera qu'une femme tombe amoureuse de cette silhouette à allure masculine. De même en est-il lorsqu'un homme s'habille comme une femme : il va susciter l'amour de la part de certains hommes. Et ainsi naît et se propage le sentiment homosexuel qui, inconsciemment, participe à stopper la conservation naturelle de l'espèce humaine. Si maintenant on n'aime pas un homme parce qu'il présente les traits d'une femme mais uniquement parce qu'il est un homme, alors, on est proprement malade, si tant est que la maladie est une dégradation de l'état normale des personnes.
  • Il s'agit enfin de la décrédibilisation de l'autorité parentale sur les progénitures. Aujourd'hui, la cellule de base de la société qu'est la famille, perd autorité et force de référence morale pour les enfants qui en sont issus. Et cette dégradation n'est pas nouvelle. Elle date des générations "yéyé" et "hippie" et cela fait plus d'un demi siècle aujourd'hui. Les familles abandonent "leur référence" dans les maisons de retraite et tous ces vieillards, ces "bibliothèques", vont "brûler" comme jetés en poubelle. Pendant ce temps, les enfants "font leur vie" en toute liberté et aucune sensation n'est taboue. Et ainsi naît et se développe l'homosexualité pendant que les bonnes références se calcinent.
  • Il est possible aussi de citer un facteur auquel personne n'image qu'il peut être un facteur exacerbant de l'homosexualité. Il s'agit de la manière par laquelle l'émancipation de la femme est vécue et affirmée. Le rôle de la femme au foyer est dénoncé comme un asservissement. Et d'un autre côté, elle fait compétition avec l'homme sur les postes de responsabilité, non qu'elle ne les mérite pas, mais que cela se fait seulement contre l'homme. Dans cette lancée, l'homme devient très malheureux et se révolte contre l'idéal de sa sexualité pour se contenter du plus facile : le copain ou la copine. Je n'irai pas plus loin sur ce point, mais sachez que plus la femme se débarrasse de ce qui lui permet d'attirer le mâle, et que l'homme se débarrasse de ce qui lui permet d'attirer la femelle, les palliatifs se présentent comme solution et donnent malheureusement sens à l'homosexualité. L'être humain doit revenir et vivre selon la signification naturelle de son genre.
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22 août 2013 4 22 /08 /août /2013 10:15
Foi : Marie et les anges

A un âge très jeune, certaines filles de Jérusalem étaient données par leur parent pour servir dans le temple : ordre, propreté, nettoyage, encens, accueil, etc. Marie a été une de ces petites filles. Dans ce service, il ne faut pas en douter, c'est là, dans ce temple que Marie a eu l'habitude de discuter avec les anges qui venaient lui rendre visite. Les autres filles ne voyaient certainement pas ce qu'elle voyait, elle, la reine, qui déjà dans l'exercice inconsciente encore de sa royauté, discutait le plus normalement du monde avec ses citoyens du Ciel., les Anges. Et c'est là qu'elle a compris, certainement sur instruction des anges qui lui rendaient visite, que l'humilité, le secret, et le silence sont les forces principales de Dieu. Si Marie n'avait pas ces qualités, elle n'aurait jamais pu répondre ceci:"Je suis la Servante du Seigneur, qu'il me soit fait selon sa Volonté".

Lorsque l'on écoute Marie parler à l'ange Gabriel dans le beau récit de l'Annonciation, on découvre qu'elle n'est pas dans l'inconnu en présence de son Ange. Elle parle avec une question qui nécessite une réponse. "Comment cela se fera-t-il puisque je suis vierge ?" Autorité innocente! Et évidemment l'ange répond à sa reine. Encore dans le cœur du monde, elle avait encore une compréhension humaine des choses et en son cœur d'enfant, elle avait besoin d'explications, même si l'ange était sûr de la réponse qu'il allait recevoir à la "requête" de l'enfantement du Fils de Dieu.

Ce n'est plus une simple question de foi. Marie est la plus belle créature de Dieu. Pas dans le physique seulement, mais dans tout ce qui fait la beauté de l'Âme humaine devant son Dieu créateur. Humilité, discrétion, silence, paix, piété, courage, ouverture, générosité, charité, foi, bonté, décontraction, disponibilité, intelligence, etc. Toutes ces qualités sont le propre des anges et de la reine des anges. Marie a nourri tout cela dans son être tout entier pour montrer au monde comment Dieu "Renverse les puissants de leur trône et élève les humbles". Modèle d'humilité, Arche d'alliance, Marie est aussi sans aucun doute, la version féminine de notre salut. Autant Eve avait écouté Satan et désobéi à Dieu, autant Marie a écouté Gabriel et obéi à Dieu. L'ordre des choses a commencé à être rétabli et connaîtra son achèvement avec la résurrection du Fils de Dieu, enfant de Marie. Jésus disait à sa maman sur le chemin du Calvaire, "Regarde maman, je fais toute chose nouvelle". Et le voile du Temple de Jérusalem s'est déchirée en son milieu, pour faire comprendre que ce n'est plus seulement à Jérusalem qu'il faut adorer Dieu, mais partout où une âme humaine l'invoquerait.

Marie a été à l'origine de notre rachat et jusqu'à nos jours elle continue d'agir pour ses frères et sœurs humains que nous sommes. La reine des anges est aussi la reine des hommes.

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14 août 2013 3 14 /08 /août /2013 17:50
Elections au Mali:Soumaïla CISSE le modèle

Il y a des hommes beaux et il y a des hommes qui deviennent beaux. Soumaïla CISSE est un homme qui est devenu beau. Il suscité l'admiration de tous les observateurs par son élégance dans l'élocution, son programme politique (une autre alternative pour le Mali), son honnêteté et sa haute culture africaine. Il a aussi séduit par son sens de l'analyse, son pragmatisme et son patriotisme à toute épreuve. Dieu seul sait combien il comprend la situation de son Mali natal pour ne pas le soumettre encore à ces périlleuses épreuves de contestations post-électorales. Tout le monde a vu ce que cela a coûté en son temps à la Côte d'Ivoire, au Gabon, au Togo, au Burkina, etc.

Le politicien africain candidat doit regarder cet homme comme le modèle d'homme politique capable de projeter dans le monde une autre image de notre Afrique et de ces dirigeants. La victoire aux élections n'appartient à personne par décret de la providence. Les intérêts politiques ne doivent pas faire oublier les intérêts et la sécurité des citoyens qui ne demandent que la paix. Tout le reste est vain. La volonté de servir le pays par le moyen politique appartient au peuple qui décide de qui va le conduire. Sinon il ne faut pas s'engager en politique.

Soumaïla CISSE n'est pas seulement un homme politique. C'est un fin manager, un homme de grande culture intellectuelle à haute expérience sous-régionale. Cet homme a été par sa qualité et son sens de l'intégration africaine, parrain de la deuxième promotion du MBAIP à Dakar en 2006. En cette mémorable occasion il avait prononcé un discours sur le rôle du manager africain dans un contexte de développement durable. La percussion de ce discours au-delà de son caractère éminemment pédagogique a fait retentir l'écho d'un militantisme sincère envers le développement des entreprises africaines par la qualité de ces ressources humaines.

En toute chose il y a toujours quelque chose de fortement pédagogique. L’exaltation de la valeur africaine qui consiste à donner à son aîné le respect qui construit et protège la lignée, a été charmant. L'Afrique n'a pas que des dictateurs, et des boulimiques désordonnés du pouvoir. Au Mali il y a quelque chose à apprendre et à prendre. VIVE LE MALI, VIVE LES MALIENS.

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6 août 2013 2 06 /08 /août /2013 13:35
FOI : Vivre sous la seule volonté de Dieu

On aime souvent dire : "ça ne m'arrange pas !". On a souvent goût à marquer sa différence pour être bien perçu mais surtout pour apparaître comme celui qui est meilleur que celui d'à côté. Et souvent l'on s'évertue à rabaisser l'autre et toute notre nature tend à s'exprimer pour que l'autre soit mal perçu afin qu'à la fin ce soit nous qui soyons vus comme les plus méritants. Les rapports entre les hommes sont mus par une croisade contre l'intérêt du voisin afin que nous soyons toujours les fines fleurs de la compétence, les meilleurs extraits de la performance intuitive, la personne la plus digne de confiance, etc. Le voisin n'est rien qu'à un petit instrument pour se donner de la valeur. Il est bon de se donner de la valeur parce que l'on est différent de l'autre, mais il n'est pas bon de se donner de la valeur au détriment de son prochain, de vivre de ce qu'il possède et qui devait le construire et le réhabiliter, de manigancer pour apparaître meilleur alors qu'en réalité on est en deçà. Ils ne savent pas tout le mal qu'ils font à leur milieu. Mais disons le tout net : cela est le propre des hommes qui manquent d'équilibre en eux-mêmes. Qui ne sentent pas que tout le scénario de leur vie n'est que la volonté de ce grand chef orchestre qu'est le Dieu Tout Puissant. Nous ne pouvons pas obéir à notre volonté et obéir à la Volonté de Dieu.

Il faut vivre sous la Volonté de Dieu. Saint Alphonse de Liguori (1696-1787) écrivait déjà ceci :"Celui qui donne à Dieu sa volonté, lui donne tout. Celui qui donne ses biens par l'aumône, son sang par la flagellation, sa nourriture par le jeûne, donne à Dieu une portion de ce qu'il a; mais celui qui lui donne sa volonté, lui donne tout."

Vivre sous la volonté de Dieu dans l'adversité comme dans la prospérité. Sur terre il faut comprendre que l'homme n'est pas chez lui. Il est dans une sorte d'abaque conçue pour parfaire l’âme à l'obéissance de Dieu à cause de la déchéance dont elle a été victime suite à l'obéissance à Satan. Ici, sur terre, sous la permanente tentation du Diable qui n'est qu'une mise à l'épreuve organisée par le Créateur, nous devons choisir de vivre sous la volonté de Dieu pour reconquérir notre place dans son Cœur. Que sa volonté soit faite sur la terre comme au Ciel. Le danger qui menace le salut de l'homme réside dans ses pernicieuses notions de Liberté et de gouvernement de soi. Ce dernier évolue dans un monde conçu pour son salut, mais le Mal, qui sait exacerber notre orgueil, nous mène vers un chemin pernicieux où pousse l'homosexualité, la fornication, l'adultère, le mensonge, le meurtre, la prévarication, le vol, la concupiscence, tous fruits de la liberté.

Nous nous battons tous pour être heureux. Lorsque survient le mal et la souffrance, l'homme se tourne vers Dieu pour le prier et lui demander de faire en sorte que ce mal et ces souffrances disparaissent. Et souvent ces souffrances persistent et parfois même peuvent être fatales. Vous savez pourquoi ? Parce que ceux qui prient ne font pas la volonté de Dieu et vivent sous leur propre volonté en demandant à Dieu de s’assujettir à la leur. Car ils VEULENT ne plus souffrir. Il faut donc accepter la volonté de Dieu dans l'adversité. Notre Créateur est contre le Mal. Il veut notre bonheur. Cependant la souffrance que procure le mal peut être une manifestation de la volonté de Dieu. Chercher à nous y soustraire est en fait vouloir imposer à Dieu notre propre volonté humaine. Quand nous sommes offensés dans notre réputation, dans notre honneur, quoique le Seigneur ne veuille pas le péché, il veut cependant notre humiliation, notre pauvreté et notre mortification.(A.L). Malheur à celui qui ne sait pas souffrir l'humiliation. La volonté de Dieu réside dans l'abandon de notre propre volonté et dans le don de soi à son prochain. C'est ainsi que Dieu nous appelle à la purification par l'obéissance à sa volonté qui est le seul gage à la Sainteté.

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29 juillet 2013 1 29 /07 /juillet /2013 13:52
HOMOSEXUELS : LE DROIT A LA DIFFERENCE ?

L'article 16 de la Déclaration des Droits de l'Homme, en son alinéa 1 dit ceci : "A partir de l'âge nubile, l'homme et la femme, sans aucune restriction quant à la race, la nationalité ou la religion, ont le droit de se marier et de fonder une famille. Ils ont des droits égaux au regard du mariage, durant le mariage et lors de sa dissolution." L'alinéa 3 conclut en ceci : " La famille est l'élément naturel et fondamental de la société et a droit à la protection de la société et de l’État".

Je pense que c'est très clair. Il n'est pas dit que l'homme a le droit de se marier ni que la femme a le droit de se marier. Il est écrit QUE L'HOMME ET LA FEMME, ... ONT LE DROIT DE SE MARIER ET DE FONDER UNE FAMILLE. Et dans cette déclaration c'est l'union d'un HOMME et d'une FEMME qui est le point de départ de la naissance de la famille. Il n'a jamais été question d'un homme et d'un homme comme point de départ de la naissance d'une famille, ni d'une femme et d'une femme. Et cela se comprend que la Déclaration Universelle des Droits de l'homme soit muette sur cet état de fait car cela serait ...contraire aux droits de l'homme.

Le Droit à la différence qu'invoquent donc les homosexuels pour institutionnaliser un plaisir contre nature est une invention pour se donner bonne figure. En fait, le droit est une sécrétion de la société et de l'organisation sociale pour protéger la cohésion, la sécurité et la paix des personnes et des biens dans ce système de vie. L'homosexuel est membre de la société et acteur de l'organisation sociale, et à ce titre il n'a aucune différence avec ses semblables et ne SOUFFRE D'AUCUNE DISCRIMINATION. C'est lui qui choisit de se faire différent et qui veut imposer cette différence à l'organisation de la société qui l'a vu naître et grandir. Or cette différence proclamée anéantit l'organisation même de la famille, cellule de base de la société, par les conséquences qu'elle engendre dans le processus de vie de l'enfant qui a naturellement besoin pour cela d'une MÈRE et d'un PÈRE et non de deux papas et deux mamans. Notre société humaine va aller en lambeaux sur tous les plans puisque la famille est la cellule de base de la société. Le monde des animaux sera mieux respectueux que nous des lois de la nature et l'homme sera encore pire que l'animal. Que restera-t-il alors à l'homme comme dignité si la perversion sexuelle va jusqu'à obtenir le droit au mariage contre nature ? L'homme est maître de la nature mais le maître ne peut pas tout imposer à ses esclaves, sinon il ne sera plus maître de rien du tout. Ainsi en est-il des hommes ou des femmes qui se marient entre personne de même sexe. Ces personnes perdent le contrôle de la vie qui les anime et s'enfoncent dans un néant stérile et chronologiquement vain. Le Droit à la différence que réclament les homosexuels est par conséquent un faux problème que la société ne doit pas examiner. Ils ne sont pas différents, ils jouent avec la vie de façon délibérément différente et pernicieuse pour la société. S'il faut reconnaître un droit à la différence chez les homosexuels, dans ce cas, reconnaissons sans complaisance ni discrimination, le droit à la différence des psychopathes tueurs en série. Les homosexuels sont plus dangereux pour la société que ces derniers car ils y inoculent une maladie très grave qu'ils sont en train d'incuber par leur quête de plaisir égoïste et dévoyé dans le but non avoué de détruire l'espèce humaine à travers la déliquescence de la notion même de famille et la prostitution "juridique" du mariage.

Quelque soit la puissance de Satan, sachez le qui que vous soyez, le Diable est déjà vaincu par l'innocence, l'humilité et le silence de Dieu.

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  • : La science a besoin de conscience. la pensée a besoin de pansage. Si vous voulez servir le monde autrement, entrez chez moi et luttons contre la spirale du mal qui mène notre monde à la ruine.
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